Le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération Amadou Hott, a fait savoir que le Sénégal n’ira pas sur les marchés financiers internationaux pour financer son plan de relance économique post COVID-19. Lors d’une conférence de presse, tenue jeudi 1er octobre 2020, à Dakar, le ministre qui présentait une nouvelle orientation, dénommée Programme d’actions prioritaires ajusté et accéléré (PAP2A), a déclaré que le Sénégal va se contenter du financement octroyé par les partenaires aux développements à savoir la Banque africaine de développement (BAD), la Banque islamique de développement (BID), l’Agence Française de Développement (AFD)…

Ces financements concessionnels, souligne-t-il, sont beaucoup plus rentable avec des maturités plus longues. Les financements seront surtout en mode «partenariat public-privé (PPP)». Dans ce cas de figure, l’Etat ne va pas s’endetter, c’est le privé qui va investir son argent dans les projets (risque de son capital). Les partenaires vont s’endetter sur les marchés financiers pour exécuter leurs projets sans que l’État ne garantisse ce financement. Le ministre a laissé entendre que la mise en œuvre du PAP2A nécessite des mécanismes de financements innovants articulés autour des fonds d’amorçage, des fonds de garantie et d’appui au Secteur Privé.

Par ailleurs, le ministre a souligné que le PAP2A devra permettre au Sénégal d’assurer un développement autocentré, basé sur «le produire local» et «le consommer local». Dans son propos, Amadou Hott a invité l’ensemble des acteurs économiques à adopter la nouvelle doctrine de Relance autour d’un triptyque de soutien au PAP2A, à savoir ajuster-accélérer-attaquer (AAA).

Récemment adopté, le PAP nécessite un financement global de 14 712 milliards FCFA, soit 26,2 milliards de dollars sur une période de 5ans (2019/2023). Selon le montage financier, le secteur privé contribuera à hauteur de 4770 milliards (8,5 milliards de dollars) et les 9942 milliards (17,7 milliards de dollars) restants des partenaires aux développements. Pour rappel, le Sénégal affiche une dette qui représente environ 70 % du PIB, selon les statistiques officielles.

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