Aux premières heures de l’affaire Ousmane Sonko, accusé de viols et de menace de mort sur la fille Adji Sarr, ils avaient adopté le silence imposé par le président de la République. Lui-même n’ayant consenti à en parler qu’à contre cœur face à nos confrères de la chaîne française, RFI, présentant le dossier comme une affaire privée alors que le leader du Pastef accusait le pouvoir d’être derrière ce complot pour le liquider et lui barrer la route pour la présidentielle de 2024. Et c’est à 48 heures de la convocation du leader du Pastef chez le juge d’instruction que quelques responsables du parti au pouvoir, les ministres Seydou Guèye, Abdouatif Coulibaly, le député et premier vice – président de l’Assemblée Nationale, Abdou Mbow et l’ancien ministre Abdou Fall ,ont envahi les médias pour se défendre des accusation de Ousmane Sonko tout en cherchant à l’enfoncer. Et quand la contestation a débuté et s’est prolongée, ceux qui se présentaient comme des boucliers du Président Sall ont miraculeusement disparu de la circulation. D’habitude si volubiles, ils sont restés aphones durant tout le temps des émeutes. Rasant les murs pour fuir la furie des manifestants. Quand des membres de l’opposition s’invitaient dans les plateaux des télévisions et radios, les pontes du pouvoir qui se présentaient, se comptaient des bouts des doigts d’une seule main. Ils s’étaient tous terrés, laissant la voix ou voie, c’est selon, aux « avocats » de Sonko. Au niveau de la majorité, les rares personnes qui osaient affronter les médias, le faisaient par téléphone. Ministres, députés, directeurs généraux, ils s’étaient tous mis à l’abri. Certains ayant même éloigné la famille pour ne pas subir les foudres de manifestants déchainés. Des boucliers du Président Sall qui ont déserté le combat pour le laisser seul. Jamais depuis son élection en 2012, Macky Sall ne s’était senti aussi isolé face à la meute. Aucune voix, si ce n’est celle de Abdou Mbow, El Hadji Kasse voire Mamadou Ndione DG du Cosec. Tous dans leur cachette attendant que l’orage passe. Et ils seront les premiers à l’ouvrir quand le calme reviendra. D’ailleurs, ils ont déjà commencé à sortir de leurs tanières. Il faut bien qu’ils défendent leurs rentes. Drôles de « boucliers ».

Madior Salla