Alioune Tine et Cie ont exprimé leurs « sérieuses préoccupations par rapport à la crise politique et constitutionnelle la plus longue, la plus grave et la plus complexe de l’histoire politique du Sénégal« . Dans un communiqué, Afrikajom Center a fait part de ses considérations. Non sans recommander à toutes les parties prenantes « de faire preuve de sens élevé des responsabilités, de retenue afin d’éviter de maintenir le pays dans une crise durable qui risque de le plonger dans le chaos…« 

Texte in extenso

Depuis mars 2021, le Sénégal vit une crise chronique avec des violences politiques marquées par la défiance généralisée aux institutions publiques, la radicalisation des acteurs de la scène politique, la fuite en avant des autorités, les menaces sérieuses d’une plongée dans le chaos et d’un effondrement des institutions républicaines.

Cette crise a déjà fait trop de morts, trop de blessés, trop de mutilés, trop de traumatismes et causé de nombreuses dégradations de biens publics et privés, sans que des investigations sérieuses n’aient été ouvertes pour faire toute la lumière sur les multiples violations des droits humains.

On compte plus d’une soixantaine de morts et de milliers de personnes arrêtées et détenues dans des conditions inhumaines.

Ces trois derniers jours, Alpha Yoro TOUNKARA, étudiant à l’Université Gaston BERGER de Saint-Louis, Modou GUEYE marchand ambulant à Colobane et le jeune Landing CAMARA à Ziguinchor ont perdu la vie lors des manifestations organisées dans tous le pays contre l’annulation de l’élection Présidentielle du 25 février 2024.

Le temps est venu de mettre un terme à ces cycles de violences, de pacifier l’espace public, de retourner à une vie constitutionnelle et politique normale et de s’atteler à l’organisation matérielle de l’élection présidentielle.

Au regard de toutes ces considérations, AFRIKAJOM CENTER :

 Condamne les violences policières banalisées avec un usage excessif et disproportionné de la force, de même que les saccages des biens publics et privés ;

 S’incline devant la mémoire de tous les morts et exprime ses condoléances aux familles éplorées ;

 Exige fortement le respect par les autorités publiques des normes et principes de l’Etat de droit, de la démocratie et des droits et libertés fondamentales, constitutionnelles des citoyens à la manifestation pacifique, à la liberté d’expression, d’information et de presse ;

 Demande la libération de tous les détenus politiques et la restitution de la licence de Walf TV ;

 Recommande à toutes les parties prenantes :

o De faire preuve de sens élevé des responsabilités, de retenue afin d’éviter de maintenir le pays dans une crise durable qui risque de le plonger dans le chaos, l’inconnu et la vulnérabilité ;

o De s’entendre sur des mesures fortes de nature à apaiser et à sortir le pays de l’impasse politique ;

o De Créer toutes les conditions politiques permettant une résolution rapide, apaisée, concertée et consensuelle de la crise actuelle.

Fait à Dakar
Le 11 février 2024