Les mandataires des coalitions Wallu Sénégal, Yewwi Askan Wi, Benno Bokk Yakaar et Gueum Sa Bopp ont ainsi envahi les locaux de l’institution judiciaire pour le dépôt de leurs requêtes contre le dernier arrêté du ministère de l’Intérieur

Le Conseil constitutionnel a été encore hier, mardi 31 mai 2022, au centre de toutes les attentions des acteurs politiques au Sénégal, principalement des partis et coalitions de partis ayant maille à partir avec le ministère de l’Intérieur, suite à la publication des listes de candidatures pour les Législatives de juillet prochain. Pour cause, moult recours ont été déposés au greffe du Conseil constitutionnel par Yewwi Askan Wi, Wallu Sénégal, Benno Bokk Yakaar et autre Gueum Sa Bopp au lendemain de la sortie de l’arrêté du ministre Antoine Félix Diome, attestant de la recevabilité ou non des différentes listes des coalitions autorisées à briguer le suffrage des Sénégalais pour la députation.

Temps de bouchon dans les locaux de la plus haute instance judiciaire hier, mardi 31 mai 2022. Après la publication officielle des listes des partis et mouvements politiques en lice pour les élections législatives de juillet 2022 par le ministre de l’Intérieur, en charge des élections, les récriminations de certaines entités politiques dont les listes ont été déclarées irrecevables ont fait place aux recours devant le Conseil Constitutionnel. Les mandataires des coalitions Wallu Sénégal, Yewwi Askan Wi, Benno Bokk Yakaar et Gueum Sa Bopp ont ainsi envahi les locaux de l’institution judiciaire pour le dépôt de leurs requêtes contre le dernier arrêté du ministère de l’intérieur. Lequel a retenu huit listes pour les Législatives avant d’invalider la liste proportionnelle de Yewwi Askan Wi (opposition) et celle des suppléants de Benno Bokk Yaakaar (majorité présidentielle).

La coalition de Bougane Guèye Dany qui avait été recalée pour défaut de parrainage par la Direction générale des élections, a ainsi déposé auprès des « 7 Sages» deux recours après la publication officielle des listes retenues pour les élections législatives prochaines. Par la voix de son mandataire, Gueum Sa Bopp a introduit un recours pour contestation du surplus de parrainage de la coalition Benno Bokk Yakaar et un deuxième pour l’annulation de toutes les autres listes qui ont montré des failles dans la conception de leurs listes, notamment sur le parrainage, la parité ou encore les cas d’éligibilité.

Avec ces énièmes recours, la coalition de Bougane Guèye Dany et cie espère que le Conseil Constitutionnel se prononcera en respectant scrupuleusement le droit et la loi, selon Babacar Justin Mbengue de Gueum sa Bopp. Pour sa part, la Grande Coalition Wallu Sénégal portée par le Parti démocratique sénégalais de Me Abdoulaye Wade qui dit militer pour le respect du droit et de la loi électorale a avoué ne pas se remettre toujours pas de voir la liste nationale de Benno Bokk Yakaar être validée. Même si la liste nationale du Pds et de ses alliés a passé l’épreuve de la recevabilité.

Présent au Conseil Constitutionnel pour le dépôt du recours de sa coalition, le mandataire national de Wallu Sénégal Lamine Thiam a fait part de son espoir de voir le droit dit après l’étude des deux recours déposés par sa coalition. « Nous avons d’abord déposé un recours par rapport à la recevabilité de la liste de Benno qui était victime de défaut de parrainage. Ensuite, cette dissociation des listes est incompréhensible. Mais nous espérons que le droit sera dit », a indiqué le mandataire libéral qui confiera au passage que la coalition Wallu Sénégal avisera quant à l’issue de ses re cours déposés hier, mardi. L’avant-dernier mandataire national à sortir du Conseil Constitutionnel, à l’occurrence celui de la coalition Yewwi Askan Wi, a livré ses premiers mots après le dépôt de ses trois recours auprès des « 7 Sages ».

Pour le premier recours, Déthié Fall a précisé qu’il concernait la décision du ministre de l’Intérieur annulant la liste du scrutin proportionnel de Yewwi Askan Wi en invoquant le non-respect des articles L178-1 et L.179 alinéa 2 du Code électoral. Le mandataire national de Yewwi Askan Wi a estimé qu’il était tout à fait «  inélégant et impertinent » de la part du ministre de l’intérieur, de rejeter la liste de Yewwi en se basant sur des considérations qui n’ont rien à voir avec les dispositions juridiques. « C’est regrettable de voir cette décision du ministre qui relève certainement d’un nouveau type de droit qui pourrait être appelé « droit Diomique », a ironisé Déthié Fall. Qui plus est, a-t-il dit, « Nous sommes pour l’application du droit et une participation de la coalition Yewwi Askan Wi, notamment avec ses listes de titulaires et de suppléants. Mais aussi, nous demandons l’irrecevabilité de la liste de Benno Bokk Yakaar qui ne doit pas participer à ces élections avec les deux irrégularités dont souffrent ses listes». C’est dire combien la tache risque encore d’être ardu pour le Conseil constitutionnel qui est appelé à trancher ces divers recours avant le grand saut vers les Législatives.