Le Sénégal vit une période assez particulière dans son histoire politique, face à des élections marquées par le caractère biaisé du processus électoral, du fait des scandales nés du système de parrainage. Jamais dans l’histoire de notre pays, une situation pré-électorale aussi incertaine contestée et jalonnée d’embûches, n’a eu lieu du fait de dysfonctionnements manifestes du processus électoral, particulièrement dans la phase du contrôle et de la validation du système de parrainage.

 

Le Collectif des 49 candidats, victimes du système de sélection des parrains à l’élection présidentielle, a toujours appelé à la mobilisation pour lutter contre ce mécanisme peu fiable de sélection des candidats. Qu’il s’agisse des consultations auprès de la Délégation de l’Union Européenne et de ses Ambassadeurs accrédités à Dakar ou de la visite d’information auprès du Khalife général des mourides, le collectif a toujours porté le message du rétablissement des candidats dans leurs droits.

 

L’audience du Mercredi 24 Janvier 2024 accordée à des membres du Collectif par le président de la République, après en avoir lui- même exprimé le besoin, s’inscrivait en droite ligne de ce besoin de signifier au président du Conseil Supérieur de la Magistrature, que les décisions du Conseil constitutionnel sont injustes.

 

Par la même occasion, la délégation a relevé le caractère antidémocratique et spoliant du système de parrainage. Par ailleurs, lors de l’audience, le collectif a abordé le sujet portant « libération de toutes les personnes en détention provisoire suite à des évènements politiques ». Les noms des personnes arrêtées lors des manifestations politiques et qui sont en détention provisoire pour des délits mineurs, sont en train d’être transmis aux autorités compétentes, dans la perspective de faciliter leur élargissement. Nous notons que certains d’entre eux sont en train d’être effectivement libérés.

 

Ces résultats issus de la mise en œuvre du Plan d’action n°1, appellent à davantage d’actions collectives, de concertations, afin de renforcer notre cadre de lutte. Le Collectif devra poursuivre les initiatives d’information, de sensibilisation auprès des masses populaires pour : – la suppression du système de parrainage citoyen dans le processus électoral au Sénégal ; – la cohésion et la massification du Collectif pour un système électoral crédible, participatif et démocratique.

 

Il importe de souligner avec force, que les candidats spoliés resteront debout et poursuivront le combat tout en informant davantage les sénégalais sur : le manque de fiabilité du fichier avec lequel, le Conseil constitutionnel a procédé à l’élimination systématique de plus de 900 000 électeurs, considérés comme des « électeurs non identifiés dans le fichier général des électeurs et, plus, à l’exclusion de candidats aux dossiers acceptés, pour l’élection présidentielle de Février 2024.

 

La force de notre Collectif réside dans la diversité des positions de ses membres. Cette richesse s’illustre par le fait que les uns n’envisagent pas leur exclusion en tant que candidats à la prochaine élection de Février 2024 et les autres sont dans des dynamiques de coalitions, en rapport avec les procédures électorales en cours. A propos de l’affaire de la mise en place d’une Commission d’enquête parlementaire, le collectif des candidats spoliés exige que la lumière soit faite dans cette affaire, qui est d’une gravité énorme.

 

Le collectif soutient toute initiative tendant à lutter contre toutes les formes d’irrégularités pouvant remettre en cause la paix et la cohésion sociale du pays. En rapport avec toutes les forces éprises de Paix et de Justice, les 49 candidats spoliés (validés et/ou invalidés) poursuivront ardemment, à privilégier le dialogue en leur sein, pour un Sénégal stable.