5 policiers dont un commissaire de 2ème classe mis en cause dans la mort du nommé Bailly Armand Perrier au commissariat de Soubré, ont été arrêtés et déférés devant le Commissaire du Gouvernement Ange Kessi.

Le Commissaire de 2e classe B.V, le Capitaine A.A.M, le Lieutenant D.A, le Lieutenant C.A et le Sergent K.K.Y ont été arrêtés et déférés devant le Commissaire du Gouvernement, Ange Kessi. Ce dernier a ordonné au directeur de la Police Criminelle de déférer tous les policiers en service le jour du drame au commissariat de police de Soubré « pour coups mortels, complicité de coups mortels, non-assistance à personne en danger, violation de consignes de l’arme etc… ».

De quoi s’agit-il ? A la suite d’une dispute avec sa femme, le nommé Bailly Armand Perrier a été arrêté par deux policiers et envoyé au commissariat de Soubré où il a subi une bastonnade qui a entrainé son décès. Ci-dessous les faits tels que rapporté par la Police.

« Lors d’une bagarre de couple, Une dame (amie du couple) ayant des relations au commissariat de SOUBRÉ fait appel à un ami policier pour venir chercher le mari de sa copine qui se disputait avec cette dernière.

C’est ainsi que deux policiers viennent immédiatement le chercher et l’amènent au commissariat de police où s’en suit une bastonnade alternée par des cris de l’homme en présence de sa chérie avec qui il avait la dispute. À un certain moment, la dame n’entendait plus les cris que poussait son mari quand les policiers le frappaient. Elle demande donc aux policiers pourquoi son mari ne crie plus. C’est là que les policiers lui rétorquent :  » laisse tomber, c’est une affaire entre garçons, toi, tu es une femme, faut rentrer à la maison…. »

Peu après, les policiers informent la dame que son mari est décédé des suites d’une crise cardiaque et est déposé à la morgue de Soubré. Lorsqu’elle s’y rend, elle constate que l’habit que porte la dépouille de son mari n’est pas le même que portait son mari quand on le conduisait à la police.

La victime est-elle décédée d’une crise cardiaque comme l’ont fait savoir les policiers à sa concubine ou a-t-il succombé des coups et blessures infligés par les policiers ?

Voici où Ange KESSI rentre en scène, il veut y voir clair. Immédiatement Il ouvre une enquête. Devant les réticences suspectes des policiers à remettre le corps aux enquêteurs de la police criminelle, le procureur militaire tape sur la table et demande au préfet de police de San-Pedro de prendre toutes les dispositions pour que le corps soit acheminé immédiatement et sans délais à Abidjan pour une autopsie.

Aussitôt dit, aussitôt exécuté. Le corps arrive à Abidjan pour l’autopsie et c’est le Professeur BOTY Koffi, médecin légiste qui se charge de l’autopsie.

Les résultats sont sans appel.

L’expert médico-légal conclut à une mort violente due à un traumatisme cérébral consécutif à des coups faits par des objets contondants.

Question : Un objet contondant, c’est quoi ? Réponse : C’est un bois, une matraque, tout objet qui ne coupe pas, ne tranche pas, ne pique pas par opposition aux objets comme machette, couteau, lame. Une matraque est un objet contondant.

Le Commissaire du Gouvernement ordonne au directeur de la police criminelle de déférer tous les policiers en service le jour du drame au commissariat de police de SOUBRÉ pour coups mortels, complicité de coups mortels, non-assistance à personne en danger, violation de consignes de l’arme etc… »