S’il y a une chose que j’ai du mal à comprendre au Sénégal, c’est que nos paroles ne sont pas très souvent en adéquation avec nos actes.

On donne des conseils aux gens, des conseils que nous ne suivons pas, nous-mêmes.

Lors de son adresse à la Nation du 3 avril, veille de fête de l’Indépendance du Sénégal, le chef de l’État, Macky Sall, a indiqué, à juste raison, que la maladie du coronavirus était toujours présente au Sénégal. « La bataille n’est pas encore gagnée, même si nos résultats sont appréciables grâce à nos efforts communs. Alors, ne nous relâchons pas. Continuons à porter nos masques et à respecter toutes les recommandations sanitaires contre la propagation du virus », avait-il ajouté.
Mais curieusement, ce sont ses propres partisans qui sont les premiers à ne pas respecter ces mesures, avec des rassemblements à n’en plus finir. Des mobilisations pour prouver on ne sait quoi.

En tout cas, le directeur du Service national de l’éducation et de l’information pour la santé (SNEIPS), Dr Ousmane Guèye, a sonné l’alerte.

« Il faudrait quand même qu’on évite les rassemblements, en continuant à porter nos masques, à se laver les mains et à observer la distanciation physique, je pense que ça c’est fondamental. Par conséquent, ces rassemblements observés peuvent provoquer une recrudescence de la maladie. On ne le souhaite pas, mais il faut le dire, c’est ça la réalité. La 3e vague que nous entendons un peu partout dans le monde peut venir au Sénégal. On ne le souhaite pas, mais il faudrait qu’on change notre comportement, qu’on essaie d’accepter d’observer de manière rigoureuse les gestes barrières. C’est un appel que nous lançons aux Sénégalais », conseille-t-il.

Nos gouvernants feraient mieux d’écouter ces hommes de l’art, s’ils veulent que les populations suivent leurs recommandations.

La meilleure manière d’éduquer, de gouverner, c’est par l’exemple.

Par Daouda Mine