Serigne Alioune Ndiaye Mbaye a dit : Serigne Serigne Touba avait l’habitude de se mettre en retraite spirituelle pendant une longue periode. Alors lorsqu’il restait longtemps dans la retraite, nous avions l’habitude de tenir compagnie les beuk nekk (chambellan) et parfois on les aidait à ouvrir les portes fermees. C’etait pour nous une maniere de nous rapprocher du lieu où Serigne Touba etait en retraite spirituelle. Ainsi, nous avions l’habitude de nous regrouper à côte des portes entreouvertes rien que pour pouvoir le voir ou entendre sa voix parce qu’il nous manquait et nous n’avions pas l’autorisation d’aller dans le lieu où il etait. C’est ainsi qu’on se mettait à parler de lui, de ses faveurs ou grâces , histoire qu’il puisse nous entendre pour réagir. Un jour, lorsque nous étions entrain de parler de ses exploits , non loin de là ou il était, car il nous entendait puisqu’il y avait qu’une fine palissade qui nous séparait, il nous demanda : qui etes vous et qu’est ce que vous faites la bas ? Serigne Maleye Kanji lui repond : Mbacke, nous sommes de ta famille ! Alors, il nous dit : etes vous des humains, des jinn, des anges ou bien êtes vous qui ? Serigne Maleye Kanji lui repond : nous sommes tes disciples qui ne comptent que sur toi ! Et Serigne Touba nous dit : attendez , j’arrive ! Peu de temps apres il ouvre la porte et nous rejoint. Ainsi, il nous dit : allez vous bien ? Nous repondons : nous allons tres bien Mbacke ! Alors , il nous dit : aujourd’hui je m’adresserai a vous tres brievement , mais d’une maniere que je m’etais jamais adressée à vous. Et j’aimerai bien vous donner la raison et vous l’expliquer, car au moment où je vous parlais , j’etais dans un etat tel vis a vis de Dieu que je ne pouvais brusquement venir vers vous. Parce que vos ruh (ame) n’auraient pas la capacite de me supporter vu la dimension ou je me trouvais vis à vis de Dieu. C’est pendant ce moment meme que le vieux monsieur ( satan) qui ne se fatigue jamais et ne se decourage jamais est venu pour m’ecouter. Lorsque je lui ai demande : qui es tu ? Il m’a repondu : le vieux monsieur ( satan)! Alors, je lui demande encore : que cherches tu ici ? Alors, il n’a rien dit de clair. C’est ainsi que je lui dis : dehors et suis mon doigt ! C’est ainsi qu’il a couru jusqu’à atteindre le lieu ou se croisent les deux mers. Peu de temps, il est revenu encore. Alors, je lui demand a : qui est ce ? Il me repond : c’est moi le vieux monsieur (satan) ! En cela , je lui dis : je ne t’avais dit de suivre mon doigt ? Il me repond : oui ! Je suis alle jusque là ou se croisent les deux oceans, mais si je suis revenu c’est pour prendre mes trois paquets qui m’appartiennent. Ils sont à moi ! Si tu me les donnes, ils sont à mois, si tu refuses , sache bien, ils sont à moi. Si tu me les laisses , je les ramènes, mais si tu refuses, je me soumettrai car tu es plus fort que moi. Ainsi, je lui dis : prends tes paquets, car je ne veux rien venant de toi. Nous avons rien en commun. En plus nous ne partageons pas les memes ambitions. Je ne veux rien de ce que tu possedes. Mais voilà que je lui demande : de quels paquets me parles tu ? Il me repond : 1)un adulte qui refuse d’adorer Dieu, 2) un jeune qui ne veut pas travailler , 3) une femme en age de se marier mais refuse de se marier. Sache que tous ces gens m’appartiennent. Que tu me les donnes ou pas sache bien qu’ils m’appartiennent tous. Alors je lui reponds : prend les ! Il les a pris et aussitot il est parti. (1)( L’arbre Touba, Serigne Aladji Mbacke, transcription M. Moustapha Diop)