Le descendant d’un grand Cheikh mouride, par ailleurs, économiste de formation, Ibrahima Sall ana-
lyse l’économie mouride, des pionniers à nos jours. Son père bien qu’étant un grand Cheikh mouride est co-fondateur de la première organisation patronale du Sénégal.
L’ancien ministre passe à la loupe l’évolution de l’organisation économique mouride de ses débuts à l’ère actuelle. Il met l’accent sur les besoins actuels pour développer encore plus l’énorme potentiel économique que constitue Touba. Il relève également les progrès présentement réalisés sur le plan économique avec la tendance à la mise en place de PME/PMI.
Dans l’organisation structurelle qui caractérise le mouridisme, les daaras sont à la base. Elles sont un maillon fondamental de la révolution visible des sphères économiques et sociales.
Ce modèle d’organisation a des similarités avec des formes d’association dans beaucoup de peuples.
Mais la Mouridiyya se singularise par un grand degré de perfectionnement.
Ce modèle d’organisation aux premières heures a consisté en la création de villages à la tête desquels sont placés des cheikhs (Ndlr 🙂 qui ont la charge de la formation religieuse et pratique. A titre d’exemple plus de 100 villages ont été créés autour de Darou Mousty avec Mame Thierno Birahim Mbacké. Cette forme d’organisation a montré et continue d’afficher son efficacité, autant éducative qu’économique.
Le système pensé et mis en œuvre par Serigne Ahmadou Bamba, trouve aujourd’hui son extension dans l’organisation de la
pratique mouride actuelle, avec les dahiras et autres associations implantées dans toutes les villes
qu’elles au Sénégal et à l’étranger. La philosophie de Cheikh Ahmadou Bamba a consacré le travail comme un mode d’adoration de Dieu. « Ce soubassement économique a servi Serigne Touba dans son combat contre le colonisateur qui finalement consacrera la victoire du Cheikh face à l’envahisseur», juge Ibrahima Sall, non moins ancien ministre de
l’Education nationale.

Mamadou DIALLO