La décision est désormais officielle. La Commission européenne a donné son feu vert au plan de restructuration de la compagnie aérienne Corsair, validant une aide publique de 167,8 millions d’euros accordée par l’État français. Une décision majeure qui conforte la crédibilité du projet industriel porté par le nouvel actionnaire stratégique, Abbas Jaber.

Un feu vert européen très attendu

Dans un communiqué publié mardi, Bruxelles estime que cette aide est compatible avec les règles de concurrence de l’Union européenne et qu’elle « garantit le retour de Corsair à une viabilité à long terme à l’issue de la période de restructuration ». Une validation déterminante, attendue depuis plusieurs mois, aussi bien sur le plan financier que stratégique.

L’accord européen est toutefois assorti de conditions précises, notamment la réduction de certaines rotations et la libération de créneaux aéroportuaires, afin d’éviter toute distorsion de concurrence. Des exigences classiques dans ce type de dossier, illustrant un encadrement strict et transparent du plan.

Le plan Jaber reconnu comme crédible et soutenable

Cette décision conforte la stratégie engagée depuis l’entrée au capital, en septembre 2024, d’Abbas Jaber, PDG du groupe agro-industriel Advens, à hauteur de 40 %. Son arrivée était conditionnée à l’obtention de ce feu vert européen, indispensable pour stabiliser l’actionnariat et déployer la nouvelle feuille de route de la compagnie.

Aux côtés d’Abbas Jaber, le capital de Corsair sera désormais composé d’un consortium d’entrepreneurs, principalement ultramarins, détenant 52 %, ainsi que d’une société d’économie mixte du département de la Guadeloupe, à hauteur de 8 %.

Pour les observateurs du secteur aérien, l’approbation de Bruxelles constitue un sceau de crédibilité institutionnelle. Elle confirme que le plan porté par Abbas Jaber repose sur des hypothèses financières réalistes, une gouvernance clarifiée et une stratégie industrielle viable à long terme.

Des premiers résultats déjà visibles

Corsair a d’ailleurs annoncé, début décembre, avoir plus que décuplé son bénéfice sur l’exercice décalé 2024-2025. La compagnie attribue cette performance à sa stratégie de montée en gamme, marquée par le renouvellement de la flotte, l’acquisition de nouveaux appareils et un recentrage sur ses lignes stratégiques vers l’Outre-mer et certaines capitales africaines.

Un tournant stratégique pour la compagnie

Après un premier plan de restructuration approuvé en 2020, dans le contexte de la crise du Covid-19, puis une révision du dispositif en 2023, cette nouvelle validation européenne marque un tournant décisif. Elle ouvre la voie à une mise en œuvre complète du projet industriel, désormais sécurisé sur les plans juridique, financier et institutionnel.

En validant ce plan, l’Union européenne ne se limite pas à autoriser une aide publique : elle reconnaît la cohérence et la solidité de la stratégie portée par Abbas Jaber et ses partenaires, plaçant Corsair sur une trajectoire de redressement durable.

Par la rédaction