Deux opérations simultanées qui se sont déroulées la semaine dernière ont permis de démanteler un réseau de prostitution de jeunes chinoises. 12 femmes et un homme, tous de nationalité chinoise, ont été inculpés pour proxénétisme et association de malfaiteurs dans le démantèlement d’un réseau qui rayonnait sur plusieurs villes du Sénégal, a-t-on appris de source judiciaire.
Parmi les femmes, trois sont «d’anciennes prostituées devenues organisatrices de la prostitution de plus jeunes femmes âgées de 25 à 30 ans», à Dakar mais aussi à Saly, à Banjul (Gambie) et en Guinée Bissau, a expliqué notre source. Huit des suspects ont été placés en détention provisoire et quatre sous contrôle judiciaire, a ajouté la même source. Dans ce réseau, les douze prostituées étaient en situation irrégulière. Ils ont tous reconnu les faits et ont précisé qu’il existait cinq autres personnes qui faisaient partie des organisateurs de cette organisation.
Les proxénètes louaient au long cours des appartements dans les différentes villes, où les prostituées tournaient régulièrement, a expliqué l’un des enquêteurs qui a constaté un «abattage inhumain» imposé aux jeunes femmes. Les clients prenaient contact avec elles sur des téléphones munis de traducteurs instantanés . «Au moins deux de ces personnes avaient déjà été interpellées dans une autre affaire de proxénétisme il y a quelques années», a noté l’officier, précisant qu’elles avaient été frappées d’une mesure d’expulsion du territoire mais apparemment, elles ont réussi à passer les mailles du filet.
Les enquêteurs de la police, en charge de l’enquête, ont saisi quelque 2.000.000 francs en numéraire. Les prostituées, de jeunes femmes des campagnes chinoises victimes de ce trafic, ont également avoué que certaines d’entre elles se trouvaient à Bissau et Banjul. Et qu’au bout de six mois, une permutation s’opérait entre les filles qui changeaient de lieu pour ne pas se familiariser avec les clients.
Charlotte Diop