Le Sénégal va bientôt rationaliser les voyagistes privés aux lieux saints de l’Islam. La ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aïssata Tall Sall, trouve que 300 voyagistes privés pour un pays comme le Sénégal, c’est beaucoup.

La ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aïssata Tall Sall, a rencontré, hier, au siège de son ministère, les voyagistes privés. Une première prise de contact avec ces derniers, délégués d’une mission de service public, depuis sa nomination à la tête de ce département. Les discussions ont tourné autour de l’organisation de l’édition 2021 du pèlerinage aux lieux saints de l’Islam. L’année dernière, le pèlerinage à la Mecque avait été annulé en raison de la pandémie de Covid-19. Cette année encore le doute persiste.

« Nous n’avons pas encore, au moment où nous parlons, la confirmation que le Hajj aura bien lieu », a déclaré Aïssata Tall Sall. Toutefois, le ministre dit avoir « bon espoir » que l’édition de cette année aura lieu. Cependant, si elle a lieu, elle sera différente des précédentes éditions en raison de la crise sanitaire, précise-t-elle.

En attendant la confirmation, le Sénégal veut prendre les devants dans la préparation. Cette première rencontre entre Aïssata Tall Sall avec les voyagistes privés du Hajj a été aussi une occasion pour reposer le débat sur la rationalisation des voyagistes privés. Pour le ministre, dans un pays comme le Sénégal, avec un nombre restreint de pèlerins, « 300 voyagistes privés, c’est beaucoup ».

C’est à cause de cette situation, déplore-t-elle, que le Sénégal a connu dans le passé des voyagistes privés qui ont encaissé des billets d’avion sans pour autant respecter leurs engagements. « Nous devons anticiper sur ces problèmes. C’est une question privée entre le voyagiste et le candidat mais l’État ne peut pas être absent », indique-t-elle. Pour éviter des problèmes dans le futur, Aïssata Tall Sall annonce la mise en place d’un « cahier des charges qui va imposer des obligations et des conditions aux voyagistes privés ».

Au nom des voyagistes privés, Palla Mbengue a salué cette initiative novatrice. À son avis, il y avait un cahier des charges, mais il est toujours bon de l’améliorer. « Ça ne fera que du bien aux pèlerins et au pèlerinage », ajoute-t-il. Il souligne que l’État doit organiser ce secteur afin de préserver les droits des pèlerins et permettre aux voyagistes privés de réaliser des bénéfices.

Et la questions des vaccins

La question du vaccin contre la Covid-19 a été aussi à l’ordre du jour lors de la rencontre entre le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur et les voyagistes privés. Pour les candidats au voyage, le vaccin contre la Covid-19 sera peut-être exigé. Dans une logique d’anticipation, Aïssata Tall Sall a posé la question de savoir : « Si le Sénégal a deux ou trois vaccins qui ne sont pas préconisés par l’Arabie Saoudite, qu’allons-nous faire ?». Selon elle, tous ces préalables doivent être réglés dès à présent à un niveau diplomatique entre les deux États.

Avec Le Soleil