Lorsque Montesquieu, un des célèbres penseurs et pères de l’État moderne écrivait dans l’Esprit des lois que «Les lois […] sont les rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses», c’est pour que les représentants des peuples les écoutent et se penchent sur leurs intérêts en votant des lois en ce sens.

Un survol des activités de l’Assemblée nationale (23 juin 2011 : loi sur les circonstances exceptionnelles et levées d’immunité parlementaire), renseigne que l’Hémicycle se réunit rarement autour d’un ordre du jour ayant trait aux intérêts stricts des populations.

À chaque fois que l’Assemblée est convoquée en dehors du vote de la loi de finances, c’est soit pour voter une loi scélérate, à soubassement politique, soit pour lever l’immunité d’un député, opposant à envoyer à la guillotine. Pourtant, les propositions qui sous- tendent des aspirations populaires ne manquent pas.

À l’Assemblée nationale, une proposition de loi criminalisant les actes contre-nature dont l’homosexualité, le lesbianisme, la zoophilie, la nécrophilie… a été annoncée sur la table du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, depuis belle lurette. La proposition en question, qui vaut des inimitiés à son auteur, veut que l’Assemblée légifère cette aspiration populaire contre les auteurs d’actes contre-nature. Mais, jamais, depuis qu’elle a été déposée, elle n’a été inscrite à l’ordre du jour au Parlement.

 

une conformité de la loi avec la justice divine

 

Une autre aspiration du peuple qui interpelle les députés, mais qui n’a toujours pas été à l’ordre de l’Assemblée nationale, a trait aux crimes de sang qui se multiplient. Si le plus grand nombre de Sénégalais souhaitent contre ces crimes, une conformité de la loi avec la justice divine, c’est que de plus en plus de meurtres sont commis à travers le pays.

La grande majorité est pour la criminalisation des Lgbt et des cas de meurtres prémédités. Il suffisait pourtant que le président de la République le veuille pour que ces actes soient criminalisés. À ce rythme, on se demande à quoi vaut l’Assemblée pour les populations qu’elle représente. Les députés, pour être utiles, doivent savoir proposer, car dans un État dit de droit, les lois votées à la majorité obligent tous,  y compris ceux qui ne sont pas d’accords, à les respecter. 

Pour que l’Assemblée nationale puisse jouer pleinement son rôle, il faut que ses membres s’intéressent à ce que veut le peuple et non pas à ce qui convient à un pouvoir ou à un individu.

Avec Tribune