Me Ciré Clédor, membre du Collectif d’avocats de l’ex Président mauritanien, Mohamed Abdel Aziz, affirme que ce dernier, emprisonné, “est très malade”. “Le Président Mohamed Abdel Aziz est très malade et tous les Mauritaniens le savent. Il est privé de liberté et du droit à la santé, corollaire du droit à la vie. Il est privé du droit au soleil et des règles minima sur la détention en Afrique, ce qui est constitutif de mauvais traitements et toutes les requêtes des Avocats tendant à faire respecter sa dignité humaine sont restées sans suite”, écrit l’avocat.
“La libération du Président Mohamed Abdel Aziz est devenue une exigence sociale, poursuit-il. Avec sa détention, L’état de droit continue d’être malmené, et lorsque l’Etat de droit est malmené, c’est le crépuscule de la sécurité juridique pour tous”.
Le 4 décembre 2023, l’ancien président a été jugé coupable d’enrichissement illicite et de blanchiment. Il a été condamné à 5 ans de prison, ainsi qu’à la confiscation de ses biens et à une peine d’inéligibilité pour enrichissement illicite et blanchiment.
“Il a été jugé et condamné pour des faits supposés avoir été commis dans l’exercice de ses fonctions présidentielles, par une juridiction qui n’avait aucune compétence pour connaître de ses actes à la place de la Haute Cour de Justice, et après que le Conseil Constitutionnel a jugé que les autorités d’enquête, de poursuite et de jugement ne pouvaient remplir le critère d’impartialité, un corollaire du droit à un procès équitable. L’ancien Président n’a donc pas bénéficié d’un procès équitable et ce précédent contre un ancien chef d’Etat est une fracture qui hantera tous les gouvernants actuels et à venir”, estime pour sa part Me Ly.