La politique des coups fourrés ne passera pas. Entendons-nous bien : nous voulons toutes et tous la paix en Casamance, y compris donc le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), notamment sa branche armée ATIKA.
De quoi ou de qui est l’appellation « Comité Provisoire des Ailes Politiques et Combattantes du MFDC » ?
Ledit Comité est un regroupement ad hoc de personnes, jadis adoubé par une faction du Front Sud du MFDC, dont la mission unique, en interne et seulement en interne, c’est-à-dire exclusivement au sein du MFDC, consiste dans un travail de facilitation et de rapprochement des différentes composantes du MFDC.
Autrement dit, le travail dudit Comité se résume, ou est censé se résumer, à œuvrer à la réconciliation inter-MFDC, en vue d’une nouvelle Autorité Politique et Morale du MFDC d’une part, et d’un nouveau Commandement unique de ATIKA d’autre part.
Ledit Comité n’a donc pas la qualité requise, pas même une once de compétence, pour prendre langue au nom du MFDC avec les Autorités, encore moins avec un gouvernement d’un pays tiers.
Voilà pourquoi l’accord dit de paix et de dépôt des armes, signé ce jeudi 4 août à Bissau entre l’Etat du Sénégal et ledit Comité, est sans objet et de nul effet.
A mes Frères et Sœurs du MFDC, et notamment aux chefs de guerre Salif Sadio, César Atoute Badiate, Ibrahima Compasse Diatta et Paul Aloukassine Bassène, ainsi que tous les combattants qui répondent d’eux, j’appelle à la sagesse, à la responsabilité et à la retenue.
Je sais et mesure ô combien cet acte dudit Comité les frustre et les agace, mais je leur demande instamment, d’une part, de ne permettre aucunement, sous aucun prétexte, le retour en leur sein des démons de la division et, d’autre part, de maintenir le cap, imperturbablement : celui précisément de la dynamique bien partagée tendant à la mise en place d’une nouvelle Autorité Morale et Politique du MFDC ; si l’on sait que, d’ores-et-déjà, ATIKA est UN avec un Commandement enfin (ré)unifié.
Alors, et seulement alors, le MFDC nouveau ira à la table de négociations, en vue de véritables négociations de paix, au Sénégal ou à l’étranger, mais sous l’égide d’une partie garante qui ne soit, ni la Gambie, ni la Guinée-Bissau.
Entendu que la Gambie et la Guinée-Bissau sont objectivement une partie du Problème casamançais.
Dakar, le 5 août 2022.
Jean-Marie François BIAGUI
Président du Parti Social-Fédéraliste (PSF)
Ancien Secrétaire Général du MFDC