Le débat sur le “troisième mandat” ne devait plus se poser au Sénégal. Il a longtemps infesté l’espace public avant la Présidentielle de 2012 quand Wade, qui avait pourtant affirmé qu’il avait verrouillé la Constitution, est revenu de façon spectaculaire sur ses propos pour se présenter, en dépit de la forte mobilisation entraînant plusieurs morts. C’était le fameux “wax waxeet” qui avait inspiré bien des chansons et alimenté la chronique. Parmi les protestataires, un certain Macky Sall et tous les autres opposants de l’époque. Cette alliance “circonstancielle” avait beaucoup pesé sur la balance contre Gorgui “le têtu”. Macky, vainqueur, s’est engagé à faire un mandat de 5 ans renouvelable une fois au lieu de celui de 7 ans prévu. Engagement pas finalement respecté. Le Conseil constitutionnel sollicité avait dit non pour le “mandat en cours”. Avant d’être réélu en 2019, Sall avait, à plusieurs reprises, martelé : “nul ne peut faire plus de 2 mandats consécutifs”, suivant ainsi son ministre de la Justice principal artisan de la modification constitutionnelle de 2016. Un engagement qu’il écrit dans son livre “Le Sénégal au cœur“. C’était bien avant le “ni ni” et l’interdiction à ses partisans de parler de mandat. Le débat s’est posé. Il est riche en conjectures. La dernière trouvaille porte la signature de l’avocat Doudou Ndoye pour qui “aucune loi, aucune constitution n’interdit à Macky Sall d’être candidat”. Ndoye est manifestement plus royaliste que le roi qui avait opposé au “wax waxeet” de Wade le “wax jëf “ (je dis et je fais). Ainsi faut t-il brûler le Macky ?