Le Conseil constitutionnel tient contre vents et marrées à imposer à Macky Sall une passation de service avec son remplaçant. C’est tout le sens de son communiqué rendu, hier, demandant aux candidats de déposer leurs recours, au plus tard, le 28 mars à minuit.

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Après la Commission nationale de recensement des votes, la Cour d’appel de Dakar a procédé, hier, à la publication des résultats provisoires de la présidentielle de dimanche dernier. Quelques instants plus tard, le Conseil constitutionnel entre en jeu et demande aux candidats qui ne sont pas satisfaits de déposer leurs recours, «au plus tard, le jeudi 28 mars 2024, à minuit». Les sept sages justifient cette célérité par la tenue de la présidentielle dans un contexte particulier qui a imposé un processus électoral exceptionnel. «Eu égard aux circonstances exceptionnelles ayant justifié la compression de tous les délais relatifs à l’élection présidentielle, le Conseil constitutionnel invite les candidats désirant déposer une requête, aux fins de contestation des opérations électorales, de la faire parvenir à son greffe, au plus tard, le jeudi 28 mars 2024 à minuit», lit-on dans le communiqué signé, hier, dans la soirée.

En procédant ainsi, le Conseil constitutionnel fait la course avec la montre. Les juges veulent à tout prix imposer au président de la République une passation de service avec son successeur, Bassirou Diomaye Faye, le 02 avril prochain. Macky avait annoncé sa volonté de quitter le pouvoir à la fin de son mandat coïncidant avec la date citée en sus. Toutefois, si sa décision se réalise, cela pourrait créer un vide juridique.

Si cette élection est tenue avant la fin de son mandat, c’est parce que les «Sept sages» ont toujours ferré Macky Sall qui s’était inscrit dans une position de «défiance» depuis le début du processus électoral. En effet, les juges qui ont très tôt compris la démarche de la mouvance présidentielle, ont déjoué les plans. En attestent leurs deux décisions rendues dans le cadre du respect du calendrier électoral. La première avait concerné l’annulation du report de la présidentiel du 24 février au 15 février 2024 par le président de la République. La deuxième décision avait trait au rejet de la proposition du chef de l’Etat de tenir la présidentielle au 02 juin 2024. Le «Sept sages», en plus du rejet, lui avait demandé, en tant que président sortant, d’organiser l’élection de son successeur, le 24 mars 2024.

Salif KA