Le projet de loi modifiant la loi 69-29 du 29 avril 1969 relatif à l’état d’urgence et à l’état de siège va être voté ce lundi à l’Assemblée Nationale. Toutefois pour certains, les contours de cette loi ne sont pas encore dévoilés. Et pour le député de Bokk Guis Guis, « les députés ne doivent pas voter cette loi parce que la loi 69-29 du 29 avril 1969 avait déjà réglé les nouvelles mesures transmises à l’Assemblée nationale par le président Macky Sall».

Des non-dits autour du projet de modification de la loi

Ainsi, Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly rejette cette loi qui, selon lui, ne veut que supprimer les prérogatives de l’Assemblée, à savoir proroger le couvre-feu de 12 jours. « Il y a des non-dits dans ce projet de loi. S’il passe à l’Assemblée Nationale, Macky Sall peut l’appliquer, dans le futur, selon ses intérêts et les députés n’y pourront rien. On nous parle d’état d’urgence et d’état de siège. Le chef de l’Etat va déclarer l’état de siège en 2024 et instruire les militaires à encercler les opposants et les populations pour déposer sa candidature à un troisième mandat. Ainsi, il va contraindre les forces vives à s ‘opposer à son diktat. Personne ne pourra plus sortir pour manifester dans la rue. A mon avis, c’est une loi anti constitutionnelle. Seule l’Assemblée nationale est habilitée à restreindre les déplacements des citoyens. Mais le président Macky Sall veut arracher ce pouvoir à l’hémicycle », se désole-t-il.

Le parlementaire dit ne pas exclure de saisir la justice en cas de vote de la loi. « La bataille juridique sera déclenchée avant sa déposition prévue 6 jours plus tard. Nous allons l’attaquer au niveau du Conseil Constitutionnel », déclare-t-il.