La campagne de vaccination lancée au Sénégal au cours du mois de février dernier, a profité, à ce jour, à 68 205 personnes. Même si les détails concernant les personnes vaccinées ne sont pas encore rendus publics, il est apparu que des acteurs de la santé ont récemment haussé le ton pour déplorer la non-prise en charge de l’ensemble du personnel de santé au front face à la Covid-19.

Ce jeudi 11 mars 2021, en conférence de presse virtuelle hebdomadaire, le Dr Matshidiso Rebecca Natalie Moeti, a souligné l’urgence et la nécessité pour les états d’Afrique de l’Ouest de veiller à faire vacciner les acteurs de la santé. En ce jour marquant l’An 1 du passage de la Covid-19 d’épidémie en pandémie au cours de visioconférence initiée par l’Organisation mondiale de la Santé, dont elle est la Directrice régionale pour le continent Africain, a déploré le nombre de contamination enregistré dans les rangs des médecins, infirmiers et autres personnels de santé. Ce sont, selon elle, 4 malades sur 10 qui sont du corps médical. 

‘’L’Afrique subsaharienne et l’Algérie n’ont pas dépassé le cap de plus de 100 000 travailleurs de la santé infectés par le Covid-19. Cela signifie que 11 travailleurs de la santé contractent la Covid-19 chaque heure dans cette pandémie, soit 43,5 % de tous les cas confirmés dans la région. Cette proportion est plus élevée dans certains pays comme la Guinée-Bissau, le Liberia et l’Algérie où plus de 10 % de tous les cas confirmés concernent des travailleurs de la santé. Lorsque les agents de santé tombent malades, nos communautés sont affectées pour de nombreuses raisons. Nous devons donc faire plus pour les protéger, notamment en mettant en œuvre des mesures préventives pour limiter la propagation de la Covid-19. Les vaccins contre la Covid-19 n’arrivant qu’en nombre limité sur le continent, les agents de santé doivent être en première ligne. Nous demandons instamment aux pays de suivre les conseils de l’Oms et de vacciner les travailleurs de la santé en premier lieu, ainsi que de garantir un accès permanent aux équipements de protection individuelle et de financer les plans d’investissement des travailleurs de la santé. Ce, afin d’offrir des salaires décents, de bonnes conditions de travail et une dotation en personnel suffisant pour couvrir la charge de travail, a déclaré le Dr Moeti. 

La Directrice régionale de l’Oms/Afrique qui défendait les intérêts des acteurs de la Santé plaide pour une meilleure prise en charge. Laquelle contribuera, selon elle, ‘’à réduire les infections parmi les travailleurs de première ligne et à alléger la pression sur les systèmes de santé. Toutes les personnes et adultes présentant des comorbidités sont également prioritaires pour la vaccination. Car ils ont un risque plus élevé de maladie grave et de décès en cas d’infection par la Covid-19. Les données disponibles indiquent, par exemple, que plus d’un tiers des décès dus à la Covid-19 dans les pays africains sont survenus chez des personnes âgées de 65 ans et plus. Qu’est-ce qui fait qu’elles constituent un pourcentage beaucoup plus faible des cas ?’’, s’est-elle demandé avant de poursuivre : ‘’Cela nous rappelle que l’accès au traitement et les actions de prévention de ces maladies non transmissibles principalement chroniques nécessitent beaucoup plus d’investissements et d’actions dans la plupart des pays de la région africaine. Et que nous ne pouvons pas faire de séparations strictes entre les maladies infectieuses et les maladies chroniques. Et que nous devons simplement accélérer les progrès vers la couverture sanitaire universelle’’. 

L’Oms dans cette lutte contre la pandémie, ‘’recommande de donner la priorité aux sous-groupes de population les plus touchés en fonction de l’épidémiologie locale. Les pays ont défini et inclus ces groupes dans leurs plans nationaux de déploiement et de vaccination’’. 

Le Dr Moeti de rappeler que ce jour marque ‘’un an, depuis que le Directeur général de l’Oms, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus a qualifié la propagation de la Covid-19 comme une pandémie mondiale. Il a déclaré le coronavirus une urgence de santé publique de portée internationale le 30 Janvier 2020. Cette déclaration a été un signal pour tous les pays d’intensifier, de toute urgence, les mesures de riposte’’.