Le Collectif des habitants de Mbour 4 Extension a proposé, vendredi, la poursuite du processus de régularisation de la zone qu’ils occupent dans la forêt classée de Thiès, sur la base du recensement des 2500 parcelles, effectué en 2018. Le Collectif réagissait à un communiqué de presse daté du jeudi, et dans lequel le préfet de Thiès «invite toute personne détentrice, dans la forêt classée de Mbour 4, d’une notification d’attribution du receveur des Domaines, et dont la parcelle fait présentement l’objet d’une occupation, à se présenter à la préfecture, munie dudit acte».
Le communiqué s’adresse aussi à toutes les personnes détentrices d’un acte de vente concernant aussi bien l’intérieur que l’extérieur de la forêt classée, et dont les travaux sont en cours ou sont achevés, relève la même source. Cette action fait suite à la suspension des opérations de démolition qui avaient été entamées par la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos) sur ce lotissement érigé sur une partie de la forêt classée de Thiès. Environ 300 maisons ont été dernièrement démolies au quartier Mbour 4 Extension dans le cadre de cette opération, selon les membres du Collectif des habitants.
Dans ledit communiqué, invite a été lancée aux titulaires d’actes administratives de les déposer à compter de ce vendredi jusqu’au lundi. «Passé ce délai, aucun dépôt ne pourra être accepté», poursuit le document. «Nous demandons au préfet de travailler sur la base de ce recensement», a dit le vice-président du Collectif, Amadou Dia, relevant que suite au communiqué du préfet, des documents «peuvent provenir de n’importe où». Le président du collectif, Souleymane Diémé, qui a dit opter pour une «demande collective» de régularisation, a annoncé qu’il sera demandé aux 2500 personnes concernées par le pré-recensement de 2018, ordonné par l’ancien préfet Fodé Fall, de remettre au collectif une copie de leur pièce d’identité et leur numéro de recensement.
«Se disant surpris par ce communiqué, il a dit craindre «que le nombre initialement déclaré soit dépassé de très loin», avec des risques de voir des gens «se glisser à l’intérieur». «La meilleure manière, c’est venir trouver les populations sur place, de demander leur nom», a-t-il estimé, ajoutant que le collectif fera un communiqué dans ce sens, afin que les occupants de Mbour 4 transmettent leurs documents au collectif qui, après vérification sur le registre de recensement déjà existant, le transmettra à la préfecture.
«Nous interpellons directement le président de la République pour qu’il nous dise ce qui a été prévu pour les victimes des démolitions de Mbour4», a dit Amadou Dia. Le collectif n’ayant «jusqu’à présent pas entendu le président s’exprimer sur la situation à Mbour 4», reste «dans l’expectative». Il s’est dit préoccupé par le fait qu’il n’y a, jusqu’à présent, pas eu de décret sur cette question, qui n’a pas été mentionnée non plus dans le dernier communiqué du Conseil des ministres.
S’y ajoute que tout d’un coup, le préfet a sorti le communiqué en question, a-t-il noté, invitant les autorités administratives à impliquer le collectif dans les travaux de régularisation. Selon lui, la structure agissant au nom des populations était conviée à des rencontres avec le préfet et un travail de recensement avait été entamé avec le service du cadastre, avant que n’intervienne tout d’un coup l’opération de démolition. Depuis lors, les contacts entre le collectif et les autorités ont été «rompus», a-t-il relevé. Au sujet des personnes dont les maisons ont été détruites, elles bénéficient de l’aide de bonnes volontés, a noté le responsable.
Avec Tribune