Nous avons pris connaissance avec stupéfaction, ce mercredi 1er décembre 2021, de la note de service du PCA de Postefinances, Monsieur Abdoulaye BALDE (par ailleurs, D.G de La Poste), mettant fin aux fonctions du Directeur général de ladite filiale, Monsieur Saliou Fédior.
Cette décision injuste intervient moins d’une semaine après la plainte que Monsieur FEDIOR a déposée suite à la découverte de déficits cumulés, qui dépasseraient un milliard cinq cent millions (1,5 milliards) de francs CFA, à l’agence principale Malick SY et au Centre Financier de Dakar.
Son prédécesseur, Monsieur Bassirou Wade, avait, lui aussi, été démis après avoir pris une note de service pour relever de ses fonctions le chef de cette même agence. Ce dernier est maintenu à son poste par des contrats spéciaux malgré le fait qu’il ait fait valoir ses droits à la retraite depuis plus de trois ans.
Comment comprendre cette volonté obsessionnelle du Directeur général de La Poste, Monsieur Abdoulaye BALDE, à sévir contre tout D.G. de Postefinances qui souhaite faire la lumière sur ces déficits importants ? Comment comprendre que des centaines de millions de FCFA soient mis en cause dans des accusations de malversation sur des deniers publics sans que la direction générale de La Poste n’encourage des initiatives allant dans le sens de situer les responsabilités et de prendre des mesures conservatoires ?
La situation anormale de ces deux entités est connue de tous et la presse s’en était même fait l’écho. L’inélégance et l’agressivité de ces limogeages tendent à confirmer les rumeurs qui citent de hautes personnalités et des entrepreneurs privés influents comme bénéficiaires et complices de ces présumés détournements.
Postefinances est la filiale du Groupe la Poste spécialisée dans les services financiers. Elle gère les comptes courants et d’épargne ainsi que la compense avec les banques. C’est dire qu’elle manipule exclusivement les fonds de tierces personnes sous la garantie de l’Etat. Elle manie, à ce titre, des fonds publics. Elle se doit, par conséquent, de faire preuve de rigueur, d’intégrité et de transparence dans sa gestion. Traiter avec légèreté des faits présumés de prévarication des ressources relève d’une inconscience professionnelle inqualifiable.
En effet, il est extrêmement dangereux, dans la culture de notre entreprise, de faire croire à nos plus de trois cents (300) receveurs et chefs d’agences que les fonds qui leur sont confiés pour l’exploitation peuvent faire l’objet d’un usage personnel à la simple condition de se trouver des souteneurs influents. Il faut rappeler que d’autres collègues sont présentement dans les liens de la détention pour des sommes cent fois moins élevées.
En outre, Aujourd’hui que la mal gouvernance a, de façon évidente, fini de mettre à terre cette société nationale, et qu’aucune solution interne n’est envisagée, la direction générale et les travailleurs ne devraient montrer aucun manquement dans l’exercice de ce qui leur est confié, pour pouvoir réclamer légitimement un accompagnement indispensable pour sa survie.
En tout état de cause, la responsabilité de l’Etat est entière et exclusive. Les représentants de
ses différents démembrements sont les principaux membres des Conseils d’Administration du Groupe, qui sont censés être les organes de surveillance et de contrôle de la gestion. Ils sont tous au courant de tout ce qui s’est passé et s’y passe actuellement.
L’Amicale des Diplômés des Ecoles des Postes (ADEP) avait alerté le Président de la République par correspondance et l’opinion par communiqué et conférences, de pratiques dans la gestion de La Poste pouvant avoir des conséquences désastreuses sur sa viabilité. Cette affaire est assez illustrative de tout ce qui a été dénoncé.
L’Amicale des Diplômés des Ecoles des Postes (ADEP) dénonce vigoureusement cette forfaiture irresponsable et irrespectueuse dirigée contre tous les cadres de La Poste. Elle félicite le Directeur Général de Postefinances, Monsieur FEDIOR, et lui témoigne tout son soutien et sa solidarité pour sa posture responsable, professionnelle, exemplaire et loyale à La Poste.
L’Amicale appelle tous les travailleurs à plus de responsabilité, de courage et du sens de l’honneur pour préserver notre outil de travail contre ces pratiques mafieuses. Elle alerte l’Etat et lance un appel à toutes les forces vives de la Nation en général et de La Poste en particulier pour lutter contre ces actes et comportements de La Direction Générale qui sont aux antipodes des intérêts de l’entreprise. Tout acte qui met en péril notre outil de travail aura tôt ou tard des conséquences négatives directes sur les travailleurs que nous sommes.
Enfin, l’ADEP prend l’opinion nationale et internationale à témoin que les travailleurs ne sont liés, ni de près, ni de loin, et ne cautionnent ces agissements en cours dans l’entreprise. Cela, pour que nous ne soyons pas demain, à juste titre, les agneaux du sacrifice.
Fait à Dakar, le 2 décembre 2021
Le Comité directeur de l’ADEP