Depuis le coup d’État du 5 septembre, le président bissau-guinéen dit s’activer en faveur de l’ancien homme fort de Conakry.
Certes, les relations entre Alpha Condé et Umaro Sissoco Embaló ont toujours été en dents de scie. Mais depuis le coup d’État perpétré par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, le 5 septembre, le président bissau-guinéen dit faire preuve de solidarité avec son homologue déchu.
Contacté par Jeune Afrique, il affirme qu’il est toujours « par principe » opposé aux putschs et qu’il « fait tout pour qu’on sorte Alpha de là ». « On ne s’aimait pas, mais je suis consterné par ce qui est arrivé. Les images qui ont circulé ne sont pas acceptables et cela m’attriste. Nous étions en désaccord sur presque tout, mais il est mon grand-père » confie-t-il.
« Je me suis occupé du sort d’Alpha ».
Selon nos informations, Embaló s’est entretenu à plusieurs reprises avec Mamady Doumbouya. « Sitôt après les évènements, je me suis immédiatement occupé du sort d’Alpha », poursuit-il. Il affirme également avoir téléphoné à Nana Akufo-Addo, le président en exercice de la Cedeao, pour plaider en faveur d’un communiqué de l’organisation sous-régionale condamnant ce coup de force.
Lors du sommet des chefs d’État organisé en visioconférence le 8 septembre, il a ainsi publiquement réaffirmé son soutien à Alpha Condé… quand bien même d’autres n’ont pas été tendres avec ce dernier, à l’instar du Sierra-Léonais Julius Maada Bio. En aparté, Umaro Sissoco Embaló affirme toutefois à JA que l’ancien homme fort de Conakry « doit signer sa lettre de démission. »
A l’issue de cette réunion, la Cedeao a suspendu la Guinée et réaffirmé son opposition à « tout changement politique par des moyens non constitutionnels », condamnant « avec la plus grande vigueur ce coup de force ». Une mission diplomatique composée, entre autres, des ministres des Affaires étrangères Robert Dussey (Togo), Shirley Ayorkor Botchwey (Ghana), Alpha Barry (Burkina) et de Jean Claude Brou, le président de la commission de la Cedeao, doit arriver ce 10 septembre à Conakry.
Si Alpha Condé s’est souvent refusé à commenter les sorties médiatiques d’Umaro Sissoco Embaló, ce dernier, qui revendique fièrement son côté « cash », n’avait jusqu’ici jamais épargné son homologue, contre qui il garde une certaine rancœur. Il lui reproche en effet d’avoir soutenu son rival électoral de 2019, Domingos Simões Pereira… Le 20 août 2020, lors d’une réunion des chefs d’État de la Cedeao consacrée au Mali, Embaló avait à nouveau déclaré, sans expressément nommer Alpha Condé, que « les troisièmes mandats » sont des coups d’État.
Source : Jeune Afrique