Mon cœur est absorbé par un rêve accompli
Loin des regards haineux, à densité viscérale
Quand le Chergui susurrait à l’oreille des fleurs l’arôme des âmes
Telle une supplicie en strie lumineuse
Je me réfugie sur ta terre élue
J’ai embarqué dans cette barque
Ne redoutant aucune avalanche
Le temps de te chanter pour faire vibrer mon corps vêtu de ses plus beaux atours, prêt à célébrer l’anniversaire de ta venue au monde avec ses invités, mes artères, parures en flèche
Mes plaintes amoureuses guident mes pas d’être itinérant dans cet univers. La nature de mon amour pour toi est faite d’incantations à répétition que ces derviches te destinent, ô toi ami choyé du Seigneur, l’Exalté
Je veux être de ta domesticité dans ton sublime palais tout de lumière, don de ton Créateur, le Glorifié
Djibril (as) et les Anges en nombre infini déversent ces douces fragrances partout sur l’univers même dans les coins les plus reculés pour préparer la venue au monde du meilleur des hommes, celui par qui est né la beauté à son état le plus achevé
L’annonce de ta naissance a envahi de bonheur les roses, la couleur de leur peau a évolué laissant apparaître en leur surface de fins fils de soie que les animaux, même de loin hument afin de contempler les terrasses des cieux décorés en ton honneur.
Les allers et retours incessants de Djibril (as), de la terre aux cieux, aux artères de la lune, aux dents du soleil, avaient émerveillé les anges, chacun en mouvement et les prophètes de Adam à Einsa ibn Mariam, tous, en disciples accomplis. Ta naissance les a réconfortés. Les communautés qui avaient précédé ta venue au monde jubilaient, l’espoir d’un monde meilleur d’égale dignité sonnait à toutes les portes depuis le Hejaz
J’avais envie de mettre dans une grande cuve l’ensemble des souvenirs d’amour que mon cœur t’a décerné mais ils sont si colossaux de la taille d’un océan qu’il ne m’est possible de les compiler que dans ma mémoire que rien ne peut désormais altérer
Ô Nabi Rahma (psl), je vois dans les balades nocturnes de mon esprit tes mains soyeuses peigner avec autant de grâce mon inspiration, me mettant sur la piste de tes grands chantres, éteints en toi, kidnappés heureux par l’amour indéfectible qu’ils te vouent
J’adore arborer mon humble statut de chantre pour te louer de la plus élégante des manières, ô toi, le reconnaissant, le compatissant, la meilleure créature élevée par Dieu selon sa noble convenance
Ta naissance est plus qu’une fête, c’est une libération de l’homme, une réconciliation avec lui-même, pourtant assis auparavant sur une table de doute, bien avant ce merveilleux avènement. La haute miséricorde de Dieu fut déclenchée depuis ton poinçon, lumière tu étais. Ton corps sublimement taillé, d’une parfaite architecture avait ouvert ses canaux à tout l’univers. Quelle merveilleuse rencontre !
Sheikh Alassane Sène « Tarëe Yallah »