Les guerres de positionnement, les querelles intestines et le leadership grandissant ont miné la coalition Yewwi Askan Wi qui était pourtant très bien partie. Cette coalition qualifiée par certains d’hétéroclites, a pourtant réussi une prouesse, celle de vaincre la puissante mouvance présidentielle dans des villes âprement disputées. Mais à l’approche des législatives, la coalition Yewwi est victime d’elle-même. Ce sont ces leaders qui sont à l’origine de cette turbulence qui risque d’emporter cette belle dynamique…
Les frustrations des investitures aux législatives nées de la confection des listes majoritaires (département) et proportionnelles (nationales), ont eu raison de la puissante coalition Yewwi Askan Wi. Selon des témoignages, la majorité des partis a fait confiance au plus expérimenté d’entre les leaders, pour confectionner les listes. Et Khalifa Sall a eu la lourde tâche d’exécuter cette manœuvre délicate. Au finish, plusieurs partis ont fait une sortie pour dénoncer ses choix malgré qu’il ait été choisi pour le faire…Ce fut le point de départ des divergences.
Plusieurs partis de Yewwi Askan Wi ont accusé quatre (4) leaders d’avoir pris en otage leur coalition. Parmi eux, l’AG/Jotna de maître Moussa Diop, le Parti Nouvelle Génération de Mamadou Lamine Thiam, l’Appel 3J de Aminata Lo Dieng, Bess du Ñak de Serigne Mansour Sy, CREDI du professeur Hamidou Dathe, FPRS de Djibril Diop, FSD-BJ de Cheikh Bamba Dieye, SET de Moustapha Mamba Guirassy, PARE SUXXALI SENEGAL de Abdou Karim Fall. Ils sont tous déçus d’avoir été « déshonorés » par Sonko, Khalifa Sall, Aïda Mbodj et Malick Gakou. Et selon eux, ces quatre leaders sont épaulés dans leur basse besogne par les Barthélémy Dias, Déthié Fall, Moussa Taye, Moussa Tine etc.
« Dans cette coalition, nous constatons des difficultés notamment sur les questions d’éthique et de justice. Lorsqu’on met en avant des questions parfois même ethnicistes, régionalistes, c’est tout simplement regrettable…Tous les principes ont été bafoués. Il ne faut pas alors espérer diriger un État si, dans une coalition, même les principes les plus élémentaires ne sont pas respectés », dénonce l’ancien maire de Kédougou, Moustapha Guirassy, qui a été investi à la 17ème place sur la liste nationale qu’il conteste non seulement pour cette absence de consultation, mais aussi d’irrespect de la charte qui déterminant le compagnonnage dans la coalition
La chartre de Yewwi a été bafouée selon les leaders trahis. Mais la frustration a aussi gagné le terrain lorsque la liste départementale de Yewwi a fuité dans les réseaux sociaux. Cette liste qui risque la forclusion pour défaut de parité, a été le terrain d’une guerre de positionnement entre les candidats de Pastef de Ousmane Sonko et Taxawu Sénégal de Khalifa Sall. Et cette adversité a conduit à opérer des changements illégaux qui vont décider de l’avenir de la coalition.
Cette coalition risque de ne pas se relever de cette « bêtise » qui est l’œuvre de politiciens affamés et gourmands. Plusieurs partis avaient déjà annoncé leur départ de cette coalition bien avant la confection des listes pour les Législatives. Au lendemain des locales, plusieurs partis avaient déjà accusé Khalifa Sall, Sonko, Aïda Mbodj et Malick Gakou d’impartialité ; aujourd’hui à la veille des législatives, le scénario se répète. Les mêmes sont encore au banc des accusés.
Les intérêts personnels sont au cœur de cette destruction programmée de Yewwi Askan Wi. Ousmane Sonko qui se qualifiait lui-même d’être un anti système est accusé de faire alliance avec les anciens du système ; Khalifa sall est lui accusé de vouloir prendre sa revanche sur certains politiciens de Yewwi mais aussi de vouloir détruire Yewwi avec en dessous une alliance secrète avec Macky Sall. Aïda Mbodj qui ne brille plus à Bambey est accusée de vouloir redorer son blason avec un leadership affirmé dans Yewwi Askan Wi. Et Malick Gakou est considéré comme le sniper, celui qui décide avec Sonko et Khalifa qui doit être candidat ou pas…Et ce sont eux qui vont détruire Yewwi Askan Wi.
La Rédaction de Xibaaru