Tout est parti de la déclaration d’un Médecin français…Jean-Paul Mira, chef de service de l’hôpital Cochin à Paris est intervenu, aux côtés de Camille Locht, directeur de recherche à l’Inserm, leur échange porte sur un vaccin contre le Covid-19 et sur l’utilisation possible du vaccin BCG … Puis, Jean-Paul Mira avance :
« Si je peux être provocateur, est-ce qu’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique__, où il n’y a pas de masques, pas de traitements, pas de réanimation ? Un peu comme c’est fait d’ailleurs pour certaines études sur le sida. Chez les prostituées, on essaye des choses parce qu’on sait qu’elles sont hautement exposées et qu’elles ne se protègent pas« .
Et c’est le chaos total sur les réseaux sociaux…
Rappeurs, joueurs de foot… se révoltent contre les propos tenus par le chef de service de l’hôpital Cochin à Paris sur LCI, il suggère de réaliser les tests de vaccins contre le coronavirus en Afrique
De Samuel Eto’o à Didier Drogba en passant par Claudy Siar et Kemi Seba, pour ne citer que ceux-là, les populations africaines ne seraient pas partantes pour d’éventuels tests anti-virus sur leurs sols.
CLARIFICATION SUR LE PROJET APHRO-COV EN LIEN AVEC L’INSERM
Le dispositif Aphro-Cov n’a aucun lien avec l’objet de la polémique générée par une séquence diffusée sur la chaîne LCI jeudi 2 avril 2020 : le financement de 1,5 million d’euros de l’AFD ne servira aucunement à une quelconque étude sur le vaccin BCG qui pourrait être faite en Afrique ou ailleurs.
L’objectif du dispositif est que les services hospitaliers de cinq pays africains soient mieux à même d’accueillir les patients, de collecter les échantillons et de fournir un diagnostic efficace pour lutter contre l’épidémie.
Le monde traverse une crise sanitaire sans précédent où seuls des systèmes de santé suffisamment robustes sont en capacité d’organiser une riposte efficace au Covid-19. Dans ce contexte, la coopération sanitaire internationale doit être fortement renforcée avec les pays les moins bien armés, notamment en Afrique, où l’avenir de la pandémie pourrait se jouer.
Pour ce faire, l’AFD finance un dispositif avec l’INSERM destiné à améliorer la veille sanitaire et la prise en charge des cas suspects de Covid-19 dans cinq pays d’Afrique (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Mali, Sénégal).
Ce dispositif, dénommé Aphro-Cov, prévoit des transferts de technologies et de formation sur le diagnostic Covid. Concrètement, l’objectif est que les services hospitaliers des pays concernés soient dotés d’une capacité diagnostique suffisante pour détecter très rapidement et en toute sécurité les cas éventuels de Covid-19. Les personnels de première ligne de ces hôpitaux et laboratoires seront ainsi mieux à même d’accueillir les patients, de collecter les échantillons, de fournir un diagnostic et de prendre en charge les individus rapidement.
Voir les détails d’Aphro-Cov dans le communiqué du 27 mars 2020. (sur le lien ou ci-dessous)
CORONAVIRUS : L’AFD ET L’INSERM METTENT EN OEUVRE UN DISPOSITIF DE SOUTIEN DE 1,5 MILLION D’EUROS POUR L’AFRIQUE FRANCOPHONE
Dans le cadre de l’appui apporté par la France en réponse à la crise du coronavirus, Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement (AFD) et Gilles Bloch, président-directeur général de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) annoncent ce jour le lancement d’un dispositif conjoint visant à améliorer la veille sanitaire et la prise en charge des cas suspects de Covid-19 dans cinq pays d’Afrique (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Mali, Sénégal). Appelé Aphro-Cov, ce programme piloté par REACTing ciblera les laboratoires, le dispositif d’alerte précoce, les services cliniques et, via une sensibilisation et une communication renforcée, toute la population. Le montant de la subvention accordée par l’AFD à l’Inserm dans le cadre de ce nouveau projet s’élève à 1,5 million d’euros.
Alors que l’on compte aujourd’hui plus de 550 000 cas d’infection au coronavirus Sars-CoV2 responsable de la maladie Covid-19 et près de 25 000 décès dans le monde, l’urgence de santé publique est déclarée dans quasiment tous les pays. Le continent africain quant à lui compte déjà plus de 3 000 cas de Covid-19 sur son territoire. Encore relativement épargnée par rapport aux autres continents, l’Afrique fait malgré tout face à une augmentation significative du nombre de cas officiellement notifiés ces derniers jours. La faiblesse des systèmes de santé de la plupart des pays du continent fait craindre une catastrophe sanitaire sans commune mesure si l’épidémie venait à poursuivre sa trajectoire actuelle, comme le souligne le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, qui appelle l’Afrique « à se préparer au pire ».
Dans le cadre de la préparation de la riposte au virus Sars-CoV2, la surveillance et la détection des cas de Covid-19 constituent un élément clé du dispositif des pays.
Face à cette urgence sanitaire, la France est mobilisée pour construire avec ses partenaires une réponse internationale cohérente et multilatérale, centrée sur le rôle de coordination de l’OMS, et contribuant à renforcer les systèmes de santé des pays fragiles. Le projet, soutenu et financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères via l’AFD, et opéré par l’Inserm via REACTing et ses partenaires dont PAC-CI, s’inscrit dans cette réponse et vise à renforcer le dispositif de surveillance, d’alerte précoce, de confirmation et de prise en charge des cas de Covid-19 dans cinq pays d’Afrique : le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Mali et le Sénégal.
S’inscrivant dans les plans nationaux de riposte au virus et dans les directives internationales de l’OMS, le dispositif s’est fixé quatre objectifs précis :
former, équiper et renforcer les capacités de cinq laboratoires hospitaliers à proximité des services de maladies infectieuses, appelés à prendre en charge les cas suspects, afin de réduire le délai de rendu des résultats, en complément des circuits impliquant des laboratoires de référence nationaux ou régionaux, bien souvent distants des centres hospitaliers
former et renforcer les capacités des Instituts nationaux de santé publique et de leurs « Centres des opérations de réponse aux urgences sanitaires » (CORUS) en matière d’alerte précoce et de circuit de l’information pour la surveillance et le suivi des cas suspects ou confirmés
former, équiper et renforcer les capacités des services de maladies infectieuses des cinq CHU appelés à prendre en charge les cas (suspects et confirmés) en matière d’hygiène hospitalière, d’adéquation de la prise en charge et de soutien psychologique aux personnes et personnels concernés
accompagner les mesures de riposte par de la formation en sciences sociales et des analyses pour mieux guider les réponses des décideurs, notamment en termes de communication, et en complément des approches communautaires.
D’un point de vue opérationnel, l’objectif est que les services hospitaliers inclus dans le projet soient dotés d’une capacité diagnostique suffisante pour détecter très rapidement et en toute sécurité les cas éventuels de Covid-19. Le personnel de première ligne des hôpitaux sera à même d’accueillir les patients, de collecter les échantillons, de fournir un diagnostic et de prendre en charge les individus rapidement. Le projet conduira des études qui appuieront les actions de sensibilisation menées auprès du grand public par les gouvernements et l’OMS afin de favoriser la consultation en cas d’apparition de symptômes.
« Alors que nous traversons une crise sanitaire sans précédent, le constat est clair : seuls des systèmes de santé suffisamment robustes, partout dans le monde, sont en capacité d’organiser une riposte au Covid-19. Dans ce contexte, la coopération sanitaire internationale doit être fortement renforcée avec les pays les moins bien armés, notamment en Afrique où l’avenir de la pandémie pourrait se jouer. Il en va de notre intérêt commun que de se protéger mutuellement. C’est la raison pour laquelle l’Inserm et l’AFD se mobilisent pour prendre activement part aux efforts collectifs en déployant, dans plusieurs pays africains, un premier dispositif conjoint de surveillance, de détection et de prise en charge des cas d’infection au coronavirus. Dans l’urgence comme dans le long terme des Objectifs de développement durable, il y a un continuum entre politiques publiques nationales et internationales. Il faut investir massivement dans la transition juste », déclare Rémy Rioux, directeur général de l’AFD.
« Nous vivons dans un monde en commun et une stratégie de sécurité sanitaire exclusivement nationale serait, par nature, incomplète. Ce défi ne peut s’envisager qu’à la condition de prendre en compte à la fois ses aspects nationaux, régionaux et internationaux. Pour endiguer cette pandémie, il est par conséquent essentiel de renforcer la coopération sanitaire internationale. C’est à l’aune de cette analyse partagée, et conformément aux orientations fixées par le président de la République et par le gouvernement, que nos deux institutions ont mis en place ce dispositif de renforcement des capacités en Afrique où l’avenir de l’épidémie pourrait se jouer », déclare Gilles Bloch, président-directeur général de l’Inserm.