C’est une scène que les populations avaient complètement oublié qui sont en train de se dérouler dans la ville de Bignona. La manifestation des élèves pour soutenir et dénoncer le traitement appliqué à Ousmane Sonko le leader du Pastef, a dégénéré pour se transformer en véritable Intifada entre les gendarmes et les manifestants. Selon plusieurs sources, de nombreux blessés ont été noté dans les deux camps.
Face à la foule qui commençait à prendre des proportions inquiétantes, les gendarmes déployés sur les lieux étaient obligés de battre en retraite malgré le renfort de l’armée qui a assisté impuissante aux saccages perpétrés dans certains commerces du département notamment, la station Total qui a été complètement vandalisée. Plusieurs blessés ont été relevés des deux côtés ainsi que des arrestations.
Si depuis le début de la manifestation des élèves, certains ont pointé du doigt le Pastef de Bignona, « il n’en est rien du tout, nous n’avons pas besoin d’avancer masquer et si nous devrions manifester, nous aurons pris toutes nos responsabilités pour le faire », assène Bakary Diedhiou l’un des responsables du Pastef. M. Diedhiou de préciser, « Nous sommes un parti discipliné et si des jeunes se réclament de Sonko, cela prouve que Pastef est définitivement ancré à Bignona ».
Pour Aminata Diedhiou, l’une des femmes du bois Sacré, « Dans nos pires cauchemars nous n’aurions jamais pensé qu’un jour sous le régime de Macky Sall, Bignona allait revivre de telles atrocités. C’était inimaginable ». Pour celle qui a été une témoin des violences des années de conflits entre le MFDC et l’armée nationale, « Nous avons payé un lourd tribut sous le magistère d’Abdou Diouf et c’est inconcevable qu’au moment où l’espoir d’une paix définitive nous habite que des politiciens vont venir nous endeuiller encore. J’appelle les enfants à arrêter ces violences et les autorités de faire preuve de retenue », a-t-elle déclaré.
Mame Penda Sané