Entre déficit d’enseignants, abris provisoires, retard dans le respect des accords signés avec les Syndicats d’enseignants, l’école sénégalaise est confrontée parfois à des perturbations
Entre déficit d’enseignants, abris provisoires, retard dans le respect des accords signés avec les Syndicats d’enseignants, l’école sénégalaise est confrontée parfois à des perturbations. Les attentes sont donc nombreuses pour le prochain président de la République dans le secteur de l’éducation.
L es Sénégalais s’apprêtent à élire un nouveau président de la République, pour diriger le pays, durant les cinq années à venir. Ils espèrent ainsi un leader qui saura répondre aux défis actuels du pays. Dans le domaine de l’éducation, les attentes sont énormes dans le but d’améliorer le secteur, même si des efforts sont consentis. Depuis quelques années, le déficit d’enseignants dans le milieu scolaire persiste. Ce qui entrave le bon déroulement des enseignements. L’ancien ministre de l’Education nationale, Cheikh Oumar Anne, attribue le problème aux retraites, aux décès, aux démissions, aux mises en disponibilité ou en position de stage. Tout de même, le déficit d’enseignants est aggravé par le fait que les concours de recrutement des élèves-maîtres et des professeurs ont connu des retards.
En outre, la pléthore d’abris provisoires dans les académies de l’intérieur du pays constitue également un problème dans le secteur de l’éducation. Syndicats, société civile comme députés n’arrêtent pas de soulever la question qui plombent la qualité de l’éducation au Sénégal. En 2023, en marge de la célébration de la Journée internationale de la langue maternelle, à Kaffrine, l’ancien ministre de l’Education nationale avait dénoncé les défaillances des entreprises sénégalaises sélectionnées dans le cadre du Programme de remplacement des abris provisoires et d’ouvrages annexes (PROPAP). A l’en croire, l’Etat du Sénégal a mis 50 milliards de FCFA, depuis 2016, alors que le nombre de salles réceptionnés ne fait même pas 800. Ce, sur 6000 abris provisoires à remplacer.
A ces défis qui attendent le prochain président de la République, s’ajoute surtout le respect des accords signés entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants. Le retard dans la matérialisation des engagements constitue toujours le nœud du problème dans le secteur de l’éducation. C’est pourquoi, d’ailleurs, des organisations syndicales ont élaboré et présenté une Charte pour l’engagement des candidats à l’élection présidentielle de 2024 pour une éducation de qualité. Elles ont ainsi appelé les candidats à la signer. «Cette charte énonce les principes éthiques et les valeurs fondamentales que nous attendons de nos leaders politiques afin d’assurer une école de qualité à notre pays et une gouvernance équitable, responsable et transparente du système à travers des politiques éducatives pertinentes et favorables au développement d’un capital humain de qualité», lit-on dans une note. Toujours dans le cadre de l’élection présidentielle, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP) se dit «convaincue de l’impératif pour les candidats d’adresser des problématiques essentielles» telles que «la mise en œuvre des programmes, réformes et innovations nécessaires», «la refondation de l’Ecole et de l’Université sénégalaise», «les conditions d’une meilleure résilience et d’une mise aux normes du système d’éducation et de formation en adéquation avec les besoins et ambitions», «la dépolitisation de l’administration publique tant dans les procédures de nomination que de gestion», entre autres.