Le contrat pour la construction de l’Université Amadou Mahtar Mbow de Diamniadio résilié ; Marylis Btp de l’homme d’affaires ivoirien Adama Bictogo, qui avait le marché en groupement, liquidé par la justice, les sous-traitants engagés dans les travaux, qui n’ont pas été payés, se tournent vers la justice. En effet, une première condamnation du groupement Monofascia-Touba Matériaux-Marylis Btp est tombée ce 6 janvier.
A la requête de l’Entreprise générale de travaux (Egx), le groupement Monofosica-Marylis Btp-Touba Matériaux a été condamné, ce 6 janvier, à payer la somme de 198.318.235 Fcfa en principal ainsi que celle de 10.000.000 Fcfa à titre de dommage et intérêts pour résistance abusive. Dans son jugement, la première chambre du tribunal de Commerce de Dakar précise que cette décision a été rendue « par défaut à l’égard de la société défenderesse ». En langage profane, le groupement attaqué n’a pas daigné se présenter devant les juges pour livrer ses arguments. Sans doute parce qu’il n’en a pas.
Egx n’est pas un cas isolé. Selon les informations de Libération, plusieurs entreprises engagées par le groupement dirigé par Marylis comme sous-traitants dans le cadre de la construction de l’université Amadou Mahtar Mbow de Diamniadio courent derrière leur argent. C’est d’ailleurs l’une d’elles, Société Keller Fondation spéciales Sas en l’occurrence qui avait fait constater, par le tribunal, la cessation des paiements de Marylis Btp avant d’ordonner la liquidation des biens- inexistants- de la société. Alioune Kane avait été désigné par la même occasion en qualité de syndic et El Hadji Alla Kane, juge commissaire. « Le groupement doit au moins 3 milliards de Fcfa à ses sous-traitants et fournisseurs », renseigne une source autorisée qui ajoute que l’agent judiciaire de l’Etat a été même saisi.
Choisie en groupement pour construire l’université Amadou Mahtar Mbow pour un coût de 60 milliards de Fcfa, l’entreprise Marylis Btp, qui n’a aucune expérience en la matière, a été chassé par l’Etat parce qu’elle peinait à livrer les travaux. Mais, auparavant, 30 milliards de Fcfa avaient été décaissés pour cette société contrôlée par Adama Bictogo, un proche de Ouattara.
Pourtant, cette affaire devait servir de leçon à l’Etat, ce qui n’est manifestement pas le cas. Marylis et Cie out, l’exécution du marché a été finalement confiée, comme nous le révélions, à Dsc pour la rondelette somme de 31.024.362.537 Fcfa. Cette « société » dont le bénéficiaire économique est Ron Yafett, impliqué dans le montage chaotique de la « Maison du Sénégal » à New-York, avait mis cinq ans pour livrer 4 pavillons à l’Ucad. Alors que le marché a été réattribué à Dsc depuis le 7 mai 2020, les travaux peinent à redémarrer. Sûrement que Ron Yafett, qui ne dispose d’aucun personnel au Sénégal, cherche aussi des sous-traitants…
Source : Libération quotidien, édition du 8 janvier.