CARNET DE CAMPAGNE. Les Chinois ont la situation sous contrôle, les frontières américaines sont étanches, le virus va disparaître au printemps et la bourse s’apprête à repartir de plus belle. L’optimisme affiché de Donald Trump a pris un tour surréaliste. Mais en coulisse, c’est la panique.
Donald Trump décrochera-t-il un deuxième mandat ? Quel candidat démocrate peut prétendre lui ravir la Maison-Blanche le 3 novembre ? Philippe Boulet-Gercourt, correspondant de « l’Obs » aux Etats-Unis, relate dans son carnet de campagne les petits et les grands moments de l’élection présidentielle 2020.
Qui croire ? Celui qui dit : « Je pense que c’est un problème qui va disparaître » ? Ou celle qui affirme, quelques heures plus tard : « Nous demandons aux Américains de se préparer au fait que cela risque d’être grave » ? Le premier est le président des Etats-Unis, la deuxième, le Dr. Nancy Messonnier, directrice du Centre national pour l’immunisation et les maladies respiratoires.
Surréaliste ! Ce qui avait commencé mezzo voce, avec un coup de pouce au président chinois Xi Jinping dans sa lutte contre le coronavirus, a tourné chez Trump à la méthode Coué en surmultiplié : tout va bien, dormez tranquilles braves Américains.
Quelques morceaux choisis :
« Nous avons fermé les vannes [au virus] venant de Chine. »
« Nous avons la situation fermement sous contrôle, dans ce pays ».
« Jusque-là nous avons de la chance, et nous pensons que cela va continuer. »
Le président chinois « va résoudre le problème ».
« 61 % des électeurs approuvent la façon dont Trump gère le coronavirus » (Trump aime bien se citer à la troisième personne).
« D’ici à avril, en théorie, quand il commence à faire plus chaud, [le virus] disparaît comme par miracle. »
« Nous avons 11 [Amé