Le parquet financier a franchi un nouveau cap dans l’affaire Tabaski Ngom, inspectrice du Trésor accusée de détournement de fonds publics et de blanchiment d’argent. Trois dossiers distincts mais liés ont été fusionnés en une procédure unique, confiée à un juge d’instruction. Les premières inculpations pourraient tomber dès ce jeudi, annonçant un tournant décisif dans ce scandale tentaculaire.

Un système bien rodé

Ancienne comptable de l’Aprosi (Agence d’aménagement et de promotion des sites industriels), Tabaski Ngom aurait, selon les enquêteurs, orchestré un vaste réseau de transactions douteuses. Ses complices présumés incluent Mor Guèye, directeur des entreprises Sen-Setal et Webeom.Sen, et Momath Ba, ancien directeur de l’Aprosi.

Le stratagème reposait sur l’émission de chèques en faveur de Mor Guèye, qui aurait perçu des commissions pour des services financiers opaques. Ce dernier a été interpellé à Saly avant d’être transféré à Dakar. Tabaski Ngom et Momath Ba, également mis en garde à vue, sont soupçonnés d’avoir activement participé à ce système de détournement.

Un scandale qui prend de l’ampleur

Confrontés à des « indices graves et concordants », selon la Division des investigations criminelles (DIC), les protagonistes seront entendus par le juge d’instruction. Cette fusion des dossiers vise à clarifier les responsabilités et à identifier d’éventuelles complicités dans l’administration publique.

Le parquet financier, déterminé à faire la lumière sur cette affaire, a déjà imposé des mesures conservatoires et pourrait élargir son enquête à d’autres figures de l’ancien régime.

Des répercussions sur l’administration publique

L’affaire Tabaski Ngom révèle des failles majeures dans la gestion des fonds publics et met en lumière des pratiques de corruption présumées. Alors que l’enquête avance, l’opinion publique attend des réponses claires sur l’ampleur réelle de ce scandale.

Pour Tabaski Ngom, qui continue de nier les faits en partie et de rejeter la responsabilité sur ses collègues, l’étau judiciaire se resserre. Mor Guèye et Momath Ba devront également répondre de leurs actes, dans ce qui pourrait devenir l’un des plus grands scandales financiers de l’histoire récente du Sénégal.