Les éléments du commissariat central de police de Matam sont, depuis vendredi soir, plongés dans l’émoi et la consternation. Ceci, à la suite de la perte d’un des leurs, l’agent Ousseynou Sylla, « qui s’est malencontreusement tiré une balle à la cuisse, à la suite d’une fausse manœuvre de son arme de service. » Selon des sources de L’Observateur, l’incident est survenu le vendredi 7 avril dernier.
Ce jour-là, aux environs de 14 heures, le policier s’était présenté dans le magasin d’armement du commissariat pour prendre possession d’une arme de service, un pistolet automatique communément appelé dans le jargon policier, «P.A.». Cette arme à feu, soufflent les mêmes sources, « lui a été allouée pour les besoins des tests qui devaient lui ouvrir les portes de la prestigieuse unité d’élite de la Brigade d’intervention polyvalente (Bip), prévus les semaines à venir à Dakar.» Un examen que le policier Ousseynou Sylla n’effectuera jamais. Une fois dans ledit magasin d’armes, le policier O. Sylla, qui venait à peine de boucler un mois de service au commissariat de Matam, se présente à l’agent préposé à la sécurité du lieu. Ce dernier lui donne accès aux rayons des armes à feu. C’est ainsi que O. Sylla s’est saisi du pistolet qu’il est censé utiliser au cours de ses tests préparatoires d’entrée à la Brigade d’intervention polyvalente (Bip). Toutefois, ayant le pistolet automatique «PA» en main, le limier s’est mis à manipuler l’arme, ignorant celle-ci n’était pas totalement vidée de ses munitions. C’est au cours de cette manœuvre qu’il va, « malencontreusement se tirer une balle à la cuisse.»
Une maladresse qui lui sera fatale. Grièvement atteint, O. Sylla se met à se vider de son sang. Il sera secouru par ses collègues qui l’ont conduit aux Urgences de l’hôpital régional de Matam. Là, malgré les diligences des blouses blanches qui vont contenir l’hémorragie externe, la situation clinique du policier va s’aggraver. Les médecins décident alors d’effectuer une intervention chirurgicale de la cuisse en question afin de lui sauver la vie. L’opérationse serait, dans un premier temps, «bien passée», selon des collègues du défunt. L’opération, les complications, le coma et la banque de sang Toutefois, quelques instants après cette opération, le policier verra son état de santé se détériorer rapidement au point qu’il plonge dans le coma. Ainsi, « face à la gravité de l’hémorragie qui a fini par prendre le dessus sur le policier, les médecins de l’hôpital constatent à nouveau des complications qui nécessitent un don de sang. Face à l’urgence, feront face à une contrainte de taille. La banque de sang de l’hôpital régional de Matam se trouve à Ourossogui », confient des sources de L’Observateur. Pour pallier ce manquement, des policiers du commissariat de Matam ont été amenés à se mobiliser pour donner de leur sang à leur frère d’arme presque agonisant. Malheureusement, la victime, restée longtemps sur son lit d’hôpital, se vidant de son sang, finira par rendre l’âme aux environs de 4 heures du matin. Au même moment, les responsables de l’hôpital de Matam s’apprêtaient à l’évacuer à Dakar. Joint au téléphone, le Dr. Arona Ndiaye, Directeur général de l’hôpital régional de Matam, a nié les faits tels que rapportés. Mieux, il soutient ne pas être au courant d’une situation au sein de sa structure. Âgé de 33 ans, marié à une policière et père de 2 enfants (une fille et un garçon), le défunt Ousseynou Sylla est issu de la 42e promotion de la police nationale. Il a été inhumé samedi dernier, au cimetière musulman de Kolda.