La récente publication de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) révélant une baisse drastique du trafic au Port Autonome de Dakar (PAD) a provoqué une réaction pour le moins inattendue de son Directeur Général, Waly Diouf Bodiang. Plutôt que d’apporter des explications ou des solutions, ce dernier a préféré attaquer les médias qui ont relayé ces chiffres préoccupants.
Des chiffres qui inquiètent
D’après l’ANSD, le PAD a enregistré une diminution de 571 000 tonnes de trafic en 2024, soit une perte d’environ un tiers de son activité totale. Une tendance alarmante qui affecte aussi bien les débarquements que les embarquements et qui soulève des interrogations sur la compétitivité du port face à la concurrence régionale.
Pourtant, au lieu de répondre aux inquiétudes légitimes des acteurs économiques, Waly Diouf Bodiang a répliqué via un post Facebook, assurant que le trafic, le chiffre d’affaires et les bénéfices du PAD étaient en hausse. Il a également dénoncé des médias qui, selon lui, auraient vu leurs « conventions de complaisance résiliées », insinuant ainsi une volonté de nuire à la direction actuelle du port.
Un déni de réalité ?
Cette réaction pose un sérieux problème de transparence et de gouvernance. Plutôt que d’éclairer l’opinion sur les causes de cette baisse de trafic et les mesures envisagées pour y remédier, le DG du PAD semble éluder le débat en adoptant une posture défensive.
Or, face à des chiffres aussi préoccupants, les acteurs économiques, investisseurs et partenaires du port attendent des réponses claires et des actions concrètes. Pourquoi cette chute brutale du trafic ? Quelles sont les stratégies mises en place pour inverser la tendance ? Le port de Dakar est-il en perte de vitesse face à la concurrence régionale ?
Un besoin urgent de clarification
Au lieu de s’en prendre aux médias, le PAD doit faire preuve de transparence et rassurer les opérateurs économiques. Il est impératif que la direction du port explique cette baisse et propose des solutions crédibles pour redynamiser le trafic.
Dans un contexte où le port joue un rôle clé dans l’économie nationale, la communication de crise ne doit pas se transformer en règlement de comptes avec la presse. Une approche plus professionnelle et factuelle s’impose pour restaurer la confiance et redresser la situation.