La tragédie survenue à Darou Miname, avec l’effondrement d’un bâtiment en chantier ayant causé la mort de trois personnes et fait deux blessés, vient une fois de plus rappeler l’urgence d’agir face à la prolifération de constructions non conformes à Touba.
Mais cette fois, un tournant décisif semble s’amorcer. Le gouverneur de la région de Diourbel, M. Ibrahima Fall, a pris une décision claire : suspendre tous les chantiers qui ne respectent pas les normes.
⚠️ Une tragédie de trop dans la ville sainte
Avec cinq effondrements en moins de deux ans, Touba paie un lourd tribut à la négligence, au non-respect des procédures d’urbanisme et à la croissance rapide de la ville non encadrée par des règles strictes.
La multiplication des constructions, parfois sans permis, sans ingénieurs qualifiés ni matériaux conformes, transforme chaque chantier en potentiel danger public.
🏗️ Une décision salutaire du gouverneur
En ordonnant la suspension immédiate des chantiers illégaux, le gouverneur montre une volonté ferme de remettre de l’ordre dans le secteur du BTP à Touba. Il ne s’agit pas de sanctionner pour punir, mais de prévenir de nouvelles pertes humaines.
Son appel à une collaboration avec le khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, traduit également une approche respectueuse du cadre religieux et social propre à la ville sainte.
Il est prévu la mise en place de missions d’évaluation techniques sur les bâtiments en construction, en collaboration avec les services de l’État, les autorités locales et les services décentralisés.
🏛️ L’engagement des autorités locales est indispensable
Le maire de Touba, M. Abdou Lakhat Kâ, a apporté son soutien total à cette mesure. Il a rappelé que, malgré l’existence d’un service technique de la mairie en partenariat avec l’urbanisme de Mbacké, de nombreux citoyens ne demandent pas de permis de construire.
Il est temps de changer les mentalités, de sensibiliser, mais aussi de contrôler de manière stricte et continue. La sécurité de tous en dépend.
✅ Ce qu’il faut maintenant
Renforcer les contrôles sur les chantiers en cours
Sanctionner les contrevenants tout en accompagnant les familles dans la régularisation
Former les maçons et promoteurs locaux sur les normes de construction
Impliquer les chefs religieux dans la sensibilisation, pour que la parole religieuse appuie la sécurité
Créer un guichet unique local pour les permis de construire, accessible et efficace
Conclusion : Prévenir plutôt que pleurer
Le drame de Darou Miname est une alerte que l’on ne peut plus ignorer. Les autorités régionales et municipales ont commencé à agir. Mais pour que cela fonctionne, il faut l’adhésion de tous les habitants de Touba. Chacun doit comprendre qu’un bâtiment construit sans autorisation est une bombe à retardement.
La décision du gouverneur est à saluer. Il reste maintenant à passer de l’annonce à l’action durable, pour que plus jamais Touba ne pleure ses enfants sous les décombres.