Une tension croissante se manifeste à la frontière entre le Maroc et la Mauritanie, zone de friction historique en raison du conflit du Sahara occidental. Cette région désertique soupçonnée de richesses est l’objet de revendications à la fois par le Maroc et le Front Polisario, mouvement indépendantiste sahraoui appuyé par l’Algérie. Le litige remonte à l’époque post-coloniale lorsque le Maroc et la Mauritanie se sont disputés l’accès au territoire, une querelle issue en partie du retrait de la Mauritanie en 1979. Malgré une apparente stabilisation, la tension subsiste en sourdine.
Récemment, le 3 janvier, des incidents meurtriers impliquant des orpailleurs Mauritaniens à la frontière ont aggravé cette longue dispute. La Mauritanie semble osciller dans son positionnement, traditionnellement proche du Maroc mais évoluant peut-être vis-à-vis du dossier saharien. Ces événements soulèvent la possibilité d’une escalade, notamment avec la recrudescence d’affrontements entre le Maroc et le Front Polisario depuis 2020, accentuant le risque d’instabilité régionale et de crise humanitaire, en particulier pour les réfugiés sahraouis.
La rupture potentielle des relations maroco-mauritaniennes serait lourde de conséquences économiques et sécuritaires. De plus, l’augmentation des tensions risque d’attirer l’intervention d’autres acteurs du Maghreb, laissant craindre une déstabilisation élargie. L’Algérie, par son appui au Front Polisario et sa rivalité avec le Maroc, joue un rôle complexe et déterminant dans ces dynamiques.
Pour parer à une escalade, des négociations encadrées par la communauté internationale, incluant l’ONU et l’Union africaine, sont jugées cruciales pour parvenir à une entente entre les différents acteurs, y compris l’Algérie et la Mauritanie. L’implication internationale s’est révélée par les récentes tentatives de lobbying du Maroc, que ce soit dans les médias occidentaux ou au Parlement européen, illustrées par des affaires comme le prétendu Marocgate.