Oui, le Président du CNOSS, comme d’ailleurs, tous les Sénégalais, aurait souhaité voir un athlète sénégalais monter sur le podium mais la loi de la compétition veut qu’il y ait un gagnant et un perdant et, même si le meilleur gagne, perdre n’est jamais une fatalité.
Je lis dans la livraison du « Témoin » des 4 et 12 Août 2021, sous la plume de vôtre journaliste maison Pape Ndiaye, un article intitulé « La déroute des « mercenaires » sénégalais », qui revient sur notre participation aux Jeux olympiques de Tokyo, pour confondre, dans un même amalgame, le coût prétendument exorbitant de la prise en charge de la délégation sénégalaise et les contre-performances de nos sportifs.
Cet article, qui a retenu mon attention, est, cependant, très loin d’emporter mon adhésion. J’admets volontiers la critique, dès lors qu’elle est fondée et qu’elle s’appuie sur des faits objectifs. Au nom de la liberté d’expression, d’abord, à laquelle je suis très attaché, vous le savez, et aussi parce qu’elle peut, lorsqu’elle est constructive, contribuer à alimenter le débat et nourrir la réflexion. C’est du reste pour ces deux seules raisons que je choisis d’y donner suite. Car, à la vérité, RIEN, dans ce texte, n’est conforme à la réalité des faits.
Et personne, je crois, ne songerait à remettre en cause la présence de médecins auprès des sportifs participant au handisport, comme cela est l’usage établi. J’ajoute, que pour le CNOSS, sa présence au Japon n’aura pas coûté un centime au contribuable sénégalais, puisque l’intégralité des frais encourus a été couverte par le CIO.
En tout état de cause je demeure solidaire de ces remarquables Sénégalais, ils ont tout mon soutien. Et, avec l’apport constructif de tous les amis du sport, nous saurons préparer les enjeux futurs.
Et d’abord le budget : Affirmer que la prise en charge d’une délégation de huit athlètes reviendrait, pour le Trésor public, à 800 millions de nos francs, relève, au mieux, du fantasme. Il eût été plus productif, je ne vais pas dire professionnel, d’aller à la source pour obtenir du Ministère des Sports, en toute transparence, les données factuelles sur la composition de la délégation officielle.
S’agissant de nos sportifs, nationaux et bi nationaux, le vocable de « mercenaires » pour parler de ces derniers, me paraît peu convenable, car ils sont TOUS Sénégalais, et ils n’ont pas démérité. Ils ont , au contraire, été au Japon, des ambassadeurs respectés de nôtre pays, totalement décomplexés face à la rude concurrence de l’élite mondiale, généreux dans l’effort, et ils ont tout donné.
Ton texte est si bien écrit et si élégant, si bien argumenté aussi que, franchement, je m’en voudrais d’user d’une note de la rédaction pour essayer d’y répliquer. Pour l’essentiel, je suis d’accord avec toi étant entendu que, s’agissant des performances de nos sportifs dans les compétitions mondiales, cela mérite un très vaste débat. Je me contenterais donc de deux mots pour te répondre : dont acte. Reçois en retour mes sentiments les meilleurs.
La décision du Ministère des Sports de ne désigner qu’un seul représentant, en la personne du Directeur de la Haute compétition, ce que tout le monde comprendra, est édifiante à ce sujet.
Je sais pour ma part, comme le savent ceux qui aiment le sport et soutiennent les sportifs, que c’est à l’occasion des grandes rencontres sportives et au contact des meilleurs, que se forgent les caractères, s’affirment les talents et se construisent les performances de demain.
Je voudrais enfin, pour clore ce chapitre, rappeler, simplement, que l’on n’arrive jamais au sommet par hasard, et que la compétition de haut niveau a ses exigences, y compris financières, qui ne se mégotent pas.
Cher DIAGNA,
Avec mes sentiments les meilleurs. Mamadou Diagna NDIAYE
Ils méritent, à tout le moins, nos encouragements.
MON