Des professionnels de l’image ont beau tenter d’expliquer qu’il s’agit d’une panne, mais y a forcément des gens qui croient fermement qu’il s’agit là plutôt des couleurs des bannis qui font carrément peur au Sénégal. Et gare à celui qui s’afficherait avec sans même savoir de quoi ça retourne. Ou aux impertinents comme ce vilain Kàccoor Bi qui se hasarderaient à prendre leur défense. Il sera vite traité d’homo et condamné à la vindicte populaire sans autre forme de procès. Voire pendu haut et court ou lynché. Et dans cette hystérie collective, on pointe du doigt de pauvres innocents sans avoir aucune preuve de leurs (mauvaises) orientations sexuelles.

Rien que des on dit. Invité dans une émission télévisuelle à se prononcer sur ce débat qui fait rage dans ce charmant pays où l’on ne s’ennuie jamais, celui que l’on appelait le Mollah de Kaolack a lancé depuis hier une bombe. Ou du moins a ouvert la boite à pandore. Lui également a pointé du doigt des gens sans mettre des noms. A l’en croire, un ancien conseiller en communication du Père Léo serait le précurseur de l’homosexualité au Sénégal. Et depuis hier, on désigne Paul ou Massamba comme étant ce conseiller du Président- poète. Il est également venu jeter l’opprobre sur le monde de la banque et de la presse où se recruterait les gays.

Bien entendu, ils sont en train de chercher qui est gay et qui ne l’est pas. Tout le problème est de savoir si le Mollah de Kaolack a procédé à un recensement des gays pour savoir dans quelle catégorie socio-professionnelle du Sénégal on en trouve le plus ! Sinon, on aimerait bien savoir comment il sait qu’il y en a tant chez les journalistes et les banquiers. Un jeu de massacre, on vous dit ! Après les questions « ethnicistes », ce qui pourrait ravager ce pays, ce serait cette question relative au mouvement LGBT. Ce, dès lors que les contempteurs de ces gens ayant une déviance sexuelle leur promettent l’enfer. Et menacent de les brûler vifs. Ça craint…

KACCOOR BI