À l’approche des élections en Afrique du Sud, le parti au pouvoir, l’ANC, subit un revers judiciaire en échouant à contester la légitimité du parti récemment créé Umkhonto We Sizwe (MK). Le Tribunal électoral à Johannesburg a rejeté la plainte de l’ANC qui accuse le MK d’enregistrement irrégulier, ouvrant officiellement la voie au MK pour concourir aux élections législatives prévues le 29 mai.

 

L’ANC, qui dominait incontestablement la scène politique sud-africaine depuis trente ans, est confronté à un risque historique de perdre sa majorité absolue lors de ces élections. La juge Lebohang Modibale a qualifié d’irrationnelles les explications de l’ANC pour expliquer son retard à introduire sa demande, le parti va probablement devoir envisager la formation d’une coalition pour maintenir son emprise sur le pouvoir.

Le parti MK, soutenu par l’ancien président Jacob Zuma et inspiré de l’ex-bras armé de l’ANC durant l’apartheid, menace de fragmenter davantage le vote. Des sondages lui prévoient jusqu’à 13% des voix au niveau national, avec une force notable dans la province zouloue de Zuma. Le MK avait déjà redressé une précédente erreur de signatures suspectes lors de son enregistrement en août, et avait été officiellement reconnu en septembre dernier par la commission électorale (IEC).

L’ANC, ne contestant l’enregistrement du MK qu’en janvier, a été jugé trop tardif par le tribunal qui a également critiqué le manque de conviction dans leurs arguments. La marque et le symbole du MK, proches de ceux de l’ANC, n’auraient pas suffi à confondre les électeurs, conclut le tribunal, balayant les craintes de tromperie soulevées par l’ANC.