Parlant des performances du système de santé sénégalais sous son magistère, lors de son discours à la nation du 31 décembre 2023, le président Macky Sall a affirmé que « notre corps médical, (…) a réalisé, pour la première fois cette année, une séparation de bébés siamois, des transplantations rénales et un traitement endovasculaire ».
Pour les deux derniers cas, c’est-à-dire la transplantation rénale et le traitement endovasculaire, le président a vu juste. Par contre, pour les bébés siamois, il est complètement passé à côté. Pour un président de la République, il y a lieu de se demander s’il s’agit d’une méprise ou d’une méconnaissance réelle. Il faut croire que le conseiller en santé n’a pas pris connaissance du discours avant sa lecture.
En effet, en 2023, le Sénégal a réalisé sa troisième séparation de bébé siamois. En décembre 2018, l’hôpital pour enfants Albert Royer de Fann a réussi la prouesse sous la houlette du Pr Gabriel Ngom, chef du service chirurgie de ladite structure. Il a été félicité d’ailleurs par le ministre de la santé de l’époque, Abdoulaye Diouf Sarr qui avait effectué un déplacement à l’hôpital. Mais visiblement, l’affaire n’était pas montée jusqu’au palais.
Le premier exploit dans ce domaine remonte justement à 20 ans. En 2003, l’équipe du Pr Mamadou Ndoye réussit une première au Sénégal à l’hôpital Aristide Le Dantec. A l’époque, le Pr Gabriel Ngom qui a dirigé les deux dernières opérations (2018 et 2023) était dans l’équipe, en tant que débutant.