L’UE a appelé mercredi le Sénégal à «rétablir le calendrier» initial de son élection présidentielle, estimant que son report au 15 décembre «entache la longue tradition de démocratie» du pays.
Le Parlement du Sénégal a entériné lundi un projet de loi repoussant de presque dix mois le scrutin initialement prévu le 25 février, une décision dénoncée vivement par l’opposition.
«L’UE est très préoccupée par le report du scrutin présidentiel. Ce report entache la longue tradition de démocratie au Sénégal et ouvre une période de grande incertitude», a déclaré Nabila Massrali, porte-parole de la Commission européenne.
L’UE «demande instamment à la classe politique de prendre rapidement les mesures nécessaires visant à rétablir le calendrier électoral conformément à la constitution du Sénégal et à la charte de la Cedeao (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest)», a-t-elle ajouté.
Un report non «légitime» selon Washington
L’organisation ouest-africaine Cedeao, dont le Sénégal est membre et au sein de laquelle il a constamment plaidé pour le respect de l’ordre constitutionnel dans les autres pays, l’a encouragé à «prendre de toute urgence les mesures nécessaires pour rétablir le calendrier électoral».
S’inquiétant des «impacts sur la stabilité et la cohésion sociale», l’UE «regrette que cette décision majeure qui concerne un moment-clé de l’exercice démocratique (…) soit intervenue sans étroite consultation avec l’ensemble des acteurs politiques de manière inclusive et transparente», a insisté Nabila Massrali.
«L’exercice des libertés fondamentales, comme celle de manifester et de s’exprimer, sont des principes fondamentaux et d’État de droit qui ne doivent souffrir d’aucune exception», a-t-elle souligné, précisant que le mandat de la mission d’observation électorale de l’UE dans le pays «devrait être revu» si le nouveau calendrier était confirmé.
De leur côté, les États-Unis ont estimé que le vote entérinant ce report de l’élection sénégalaise «ne peut être considéré comme légitime», et «demandé instamment au gouvernement d’organiser l’élection présidentielle conformément à la Constitution et aux lois électorales».
Avec AFP