Les forces de l’ordre au Sénégal ont toujours eu un dénominateur commun malgré leurs différences. Police ou gendarmerie sont régulièrement pointées du doigt soit lors des opérations de maintien ou de rétablissement de l’ordre, soit lors des arrestations ou des gardes à vue où les droits de l’hommiste relèvent plus actes contraires au respect des droits humains. Aujourd’hui, avec les échauffourées entre forces de l’ordre et sympathisants d’Ousmane Sonko, il urge que ces forces se modernisent en optant pour la gestion des foules en démocratie et non comme une police de répression.
À l’ère des réseaux sociaux où les informations font le tour du monde en l’espace de quelques clics, l’image du Sénégal doit être la priorité des différentes composantes de notre société à commencer par les forces de l’ordre. Ces dernières « doivent se moderniser » et notamment « s’adapter à la société de l’image », a déclaré Serigne Thiam, un officier de police à la retraite. « La police doit veiller à son image et cultiver une saine relation avec les populations », confie-t-il.
Pour Serigne Thiam, les éléments de la police doivent toujours se rappeler que les missions qui leurs sont assignées mettent en oeuvre l’ensemble de ses composantes. Et que les synergies se concentrent selon cinq axes :
- Assurer la sécurité des personnes, des biens et des institutions.
- Maîtriser les flux migratoires et lutter contre l’immigration illégale.
- Lutter contre la criminalité organisée, la grande délinquance et la drogue.
- Protéger le pays contre la menace extérieure et le terrorisme.
- Maintenir l’ordre public.
LA DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME, INSCRITE DANS LE PRÉAMBULE DE CONSTITUTION, A DÉFINI LA PHILOSOPHIE DE L’ACTION POLICIÈRE. SON PREMIER ARTICLE AFFIRME QUE « LA SÛRETÉ FAIT PARTIE DES DROITS INALIÉNABLES ET IMPRESCRIPTIBLES DE L’HOMME » ET LE DOUZIÈME QUE « LA GARANTIE DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN NÉCESSITE UNE FORCE PUBLIQUE INSTITUÉE POUR L’AVANTAGE DE TOUS ET NON POUR L’UTILITÉ PARTICULIÈRE DE CEUX AUXQUELS ELLE EST CONFIÉE ».
Avec les exigences citoyennes mais surtout avec les restrictions dues au nouveau contexte qu’est la pandémie du Covid-19, les forces de sécurité doivent se moderniser sans cesse, avec l’impérieuse nécessité pour ces dernières de s’améliorer sur la communication. »
Les forces de l’ordre doivent absolument s’adapter à la société de l’image, d’où l’urgence de revoir ou plutôt de « moderniser » les « outils législatifs » afin qu’elles puissent mieux communiquer sur les enquêtes et mieux « répondre aux attaques ».
Les évènements d’hier chez le leader du Pastef Ousmane Sonko et la déferlante de violences dans les rues de Dakar démontrent à suffisance un déficit de communication
« La Police nationale et la Gendarmerie nationale ont pour mission d’assurer la défense des institutions et des intérêts nationaux, le maintien de la paix et de l’ordre public, la protection des personnes et des biens. »,renseigne Mame Mbaye, un juriste. Pour ce dernier, « nos forces de l’ordre ont souvent tendance à « oublier » la dernière partie de leurs missions, celle qui concerne la protection des biens et des personnes en privilégiant juste la défense des institutions ».
C’est d’ailleurs cet « oubli » qui est pour la plupart à l’origine de plusieurs conflits. Ainsi, près de 4 sénégalais sur 10 ressentent « confiance ou sympathie » à l’égard de la police, selon un mini sondage opéré sur quelques couches de la population. Un niveau stable depuis juin 2014.
Mais il y a « des fluctuations en fonction d’un certain nombre d’affaires », notamment au moment du premier couvre-feu où des séances publiques de bastonnade avaient organisé par des éléments des forces de l’ordre à l’égard de citoyens qui avaient tardé à regagner leur domicile.
« 59% » des sénégalais consultés éprouve inquiétude ou hostilité vis-à-vis de la police.
Avec la répression de certaines manifestations notamment celles des membres de l’opposition ou lors des grèves estudiantines, les forces de l’ordre qui par endroits, ont des comportements dégradant et déshonorant, ont davantage creusé le fossé qui sépare populations et forces de sécurité.
« Une partie de la population est définitivement irréconciliable avec la police », a de son côté déclaré Mamadou Ba, un sociologue, pour qui « les forces de l’ordre doivent concentrer leurs efforts vers cette partie de la population qui doute de son action ».
Ce qui fera dire à Alioune Tine le leader de AfricaJom dans un Tweet :
LES IMAGES DES VIOLENCES CHEZ LE DÉPUTÉ OUSMANE SONKO SY CELLES D’UNE DÉMOCRATIE GRAVEMENT MALADE. ELLE NE PEUT PAS SURVIVRE AUX RYTHMES DES LIQUIDATIONS POLITIQUES DE TOUS LES PRÉTENDANTS AU POSTE DE PR DP8, 2012. L’HORIZON DE 2024 EST SOMBRE PR LA DÉMOCRATIE ET L’ETAT DE DROIT
Cheikh Saadbou Diarra