L’affaire du blanchiment présumé de 125 milliards de francs CFA entre dans une phase décisive, avec l’audition de figures emblématiques comme Farba Ngom et Tahirou Sarr devant le Collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier (PJF). Cette enquête suscite de vives inquiétudes et un intense suivi, alors que des soupçons d’escroquerie sur les deniers publics et des accusations de blanchiment de capitaux pèsent lourdement sur les mis en cause.

L’enquête a été alimentée par un rapport explosif de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), qui met en lumière une série de transactions suspectes estimées à plus de 125 milliards FCFA, effectuées via des sociétés écrans. L’opinion publique a largement perçu cette affaire comme un scandale politico-financier majeur, avec des ramifications profondes dans les sphères de l’État.

Depuis le début des auditions, les avocats de Farba Ngom et Tahirou Sarr se battent pour démontrer leur innocence. Farba Ngom, député-maire des Agnam, a vigoureusement contesté les accusations portées contre lui. Il a évoqué des tentatives de liquidation politique, expliquant que son nom avait été cité à tort. La défense de Tahirou Sarr, homme d’affaires influent, a également rejeté les accusations, arguant que les transactions évoquées dans l’enquête n’étaient ni frauduleuses ni illégales.

Le dossier prend une tournure encore plus complexe avec l’introduction d’autres noms dans l’affaire, dont ceux de Mamadou Racine Sy, homme d’affaires et maire de Podor, ainsi que d’Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall. Ces deux personnalités ont été mises en cause dans le cadre des investigations sur des transferts d’argent et des investissements suspects. Racine Sy et Amadou Sall risquent également des poursuites pour association de malfaiteurs et complicité de blanchiment de capitaux.

Les auditions de Farba Ngom et Tahirou Sarr, prévues pour le 27 et 28 février, seront cruciales pour l’évolution de ce dossier qui secoue les fondements du pouvoir au Sénégal. Alors que les regards sont braqués sur le Collège des juges d’instruction, l’issue de cette affaire pourrait bouleverser l’équilibre politico-financier du pays, avec des conséquences potentielles sur la stabilité du gouvernement en place.

Cette affaire a d’ores et déjà révélé une face sombre de la gestion des fonds publics et soulève des questions sur la transparence des affaires publiques. Le Sénégal, qui se veut un modèle démocratique et de bonne gouvernance en Afrique, pourrait bien voir son image ternie si les accusations s’avèrent fondées. Les auditions à venir promettent de nouveaux rebondissements, alors que le pays attend des éclaircissements sur cette affaire de blanchiment d’une ampleur inédite.