L’ancien président de l’Assemblée nationale, très proche d’Emmanuel Macron, prend la parole pour distiller ses conseils dans une période mouvementée pour l’exécutif.
Un appel et des propositions. L’ancien président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand, silencieux depuis sa défaite aux élections législatives, reprend la parole un an après dans un entretien au Figaro ce dimanche 18 juin. L’occasion pour ce très proche d’Emmanuel Macron d’évoquer le contexte politique actuel et de passer quelques idées.
Richard Ferrand, qui appelle le camp présidentiel et « toutes les forces politiques qui se définissent comme républicaines » à des « concessions réciproques » pour sortir de l’impasse, estime par exemple qu’il serait de bon ton de revoir certaines règles de la Constitution.
Interrogé sur le fait que le chef de l’État ne peut pas se présenter pour un troisième mandat, le macroniste de la première heure dit « regretter tout ce qui bride la libre expression de la souveraineté populaire. » « La limitation du mandat présidentiel dans le temps, le non-cumul des mandats, etc… Tout cela corsète notre vie publique dans des règles qui limitent le libre choix des citoyens. Ça affaiblit notre vie politique en qualité et en densité, et la rend moins attractive », assure-t-il, à l’image de tout un pan de la classe politique, favorable à l’idée d’assouplir certaines contraintes.
Et d’ajouter : « Changeons tout cela en préservant le bicamérisme et le Conseil constitutionnel, gardien vigilant des principes républicains et des libertés publiques ». Autant de propositions que l’ancien socialiste a dû soumettre à Emmanuel Macron, lui qui promet à intervalle régulier de mener une révision constitutionnelle.
Les conseils de Richard Ferrand
Ce n’est pas tout. Pour son retour médiatique, l’ancien titulaire du Perchoir adresse ses conseils sur le contexte, les rumeurs de remaniement et les espoirs, pour une partie du camp présidentiel, de recomposition politique.
Un an après sa réélection, Emmanuel Macron, qui ne dispose que d’une majorité relative à l’Assemblée et doit trouver pour chaque texte des alliés de circonstance, pourrait-il nouer un accord avec Les Républicains, comme certains dans son camp lui suggèrent ? « Toutes les forces politiques qui se définissent comme républicaines sont des partenaires du président de la République. Nous avons besoin de ressaisissement collectif et de débats apaisés », répond Richard Ferrand.
« Ceux qui parient sur leur seule capacité à nuire à l’action du président et du gouvernement se sabordent. Cela vaut pour Les Républicains comme pour les réformistes de tous horizons », prévient-il également, égratignant « ceux qui imaginent préparer la suite sans agir, au présent, au service du pays ».
Battu dans sa circonscription du Finistère aux législatives de 2022, Richard Ferrand ne s’était plus exprimé publiquement depuis, mais reste actif en coulisses, dans un rôle de conseil officieux du président et du gouvernement.
Le nom de ce marcheur de la première heure est cependant revenu dans la presse récemment alors que bruissent les rumeurs de remaniement, en remplacement d’Élisabeth Borne à Matignon. « Je suis plutôt un vétéran qu’un aspirant », observe-t-il dans une pirouette. Ajoutant : « s’agissant des rumeurs, tout ce qui flatte l’ego doit être considéré avec circonspection et reconnaissance ».