Dans un message posté sur sa page Facebook le 27 décembre 2022, Abdourahmane Diouf, président du parti Awalé, regrette de ne pas pouvoir tenir le symposium prévu par son parti à l’Université Cheikh Anta Diop, le 30 décembre. «Le Recteur de l’UCAD, dénonce-t-il, a refusé de mettre à notre disposition la salle Khaly Amar Fall demandée. Or, nos panélistes, en majorité, sont des professeurs à l’Ucad. Les autres viennent d’autres universités du pays. »Pour en savoir plus, nous nous sommes rapprochés de la Cellule de Communication du Rectorat. Il apparaît ainsi que cette affaire cache d’autres réalités que l’opposant politique n’a pas révélées à l’opinion. Si on se base sur un certain nombre de documents en notre possession, Il y a même une partie des faits qu’il a escamotés dans sa publication. En effet, la demande de mise à disposition de la salle Khaly Amar Fall n’émane ni de Dr Abdourahmane Diouf lui-même, ni de son parti Awalé. La demande a été adressée au Rectorat par un nommé Mohamed Ndiaye.Et il a sollicité la salle en tant que « chargé de la coordination de l’activité scientifique des Enseignants en droit sur le Droit constitutionnel (sic)». Or, non seulement cette entité n’est pas connue du Rectorat, mais Mohamed Ndiaye lui-même n’est pas un enseignant-chercheur, et s’est présenté au Rectorat comme un doctorant. Il y a lieu de se demander ici si un doctorant peut coordonner l’activité scientifique des enseignants en droit.Par ailleurs, dans cette demande, il n’est nulle part mentionné le parti Awalé de Dr Abdourahmane Diouf.  Rien n’indique que Mohamed Ndiaye, l’auteur de la requête, est membre du parti ou agit au nom du parti. Ainsi donc, le rectorat qui a reçu une correspondance de la part de Mohamed Ndiaye a donné une réponse non favorable destinée à ce même Mohamed Ndiaye. Seulement dans son post sur Facebook, Abdourahmane Diouf a pris le soin ‘’d’escamoter le destinataire’’ avant de publier. Au Rectorat, on estime qu’il l’a fait dans le but de manipuler l’opinion. « Dr Diouf devrait faire afficher la totalité de la lettre du Secrétaire Général de l’Université, afin de permettre aux compatriotes d’avoir tous les éléments d’information et de se faire leur propre jugement en toute connaissance de cause », soutient un collaborateur du Recteur qui estime qu’il y a là ‘’falsification d’un document administratif’’.
En outre, le parti Awalé a publié les supports relatifs au symposium avant même de déposer la demande au Rectorat. Un fait qui, d’après cet interlocuteur, conforte la thèse de la manipulation, en essayant de mettre le Recteur devant le fait accompli. L’espace universitaire à l’écart de toutes activités politiques D’ailleurs, au Rectorat, on se pose la question de savoir pourquoi Abdourahmane Diouf n’a pas eu le courage de demander la salle à visage découvert, au lieu de se cacher derrière un doctorant. Sur ce point, un collaborateur du recteur souligne que c’est la première fois que l’on voit un parti politique essayer de tenir une de ses activités dans une salle de l’Ucad. De quoi rappeler à tous les partis politiques que « l’espace universitaire dont la vocation est de servir de cadre pour l’enseignement et la recherche scientifique doit rester à l’écart de toutes activités politiques ».

Les autorités universitaires rappellent que les seules manifestations qui sont autorisées à l’Ucad sont celles qui ont un caractère purement académique et scientifique, et qui sont initiées par des autorités universitaires ou par des organismes scientifiques soucieux  de diffuser les résultats de la recherche.
Selon elles, « les enseignants-chercheurs et les chercheurs également conduisent leurs activités d’enseignement et de recherche, sans restriction aucune, dans l’espace universitaire, dès lors qu’elles s’exercent dans le respect des principes d’objectivité et de neutralité scientifique prévus par la loi n°94-79 du 24 décembre 1994 relative aux franchises et libertés universitaires ».