Par Tamime Khemmar.
Beaucoup d’entre nous se posent des questions qui concernent le jeûne de ramadhan ou le jeûne en général et vivent, dans leur vie, des situations religieuse où ils n’arrivent pas à connaitre la conduite qu’ils doivent adopter.
Or, Allah soubhânah dit, (S : 16/A : 43) : (Demandez donc aux gens du dhikr (rappel) si vous ne savez pas.) Qui sont les savants qu’Allah a choisis pour succéder à Son Prophète [ﷺ], prendre sa suite dans la guidance de Ses serviteurs et pour répondre à toutes leurs questions concernant leur religion.
Que signifie le jeûne as–siyâm ?[1]
Le jeûne (as-siyâm) signifie l’abstinence. Qui peut être celui de la parole comme l’a dit Marie dans Sourate Mariyam, (S : 26/A : 19) :
(« Assurément, j’ai voué un jeûne au Rahmân (Tout Miséricordieux) : je ne parlerai donc aujourd’hui à aucun être humain ».)
Le jeûne dans la religion islamique signifie : L’adoration d’Allah par le culte de l’abstinence de tout ce qui peut rompre le jeûne (les mouftirât), du début de la deuxième aube (fajr) au coucher du soleil.
Que signifie la deuxième aube ?
Il faut savoir qu’il y a deux aubes (fajr) : une aube qui est mensongère et une aube qui est véridique.
L’aube mensongère est une lueur qui apparait la nuit comme un rayon rectiligne qui monte de la terre vers le ciel, puis cette fausse aube disparait et sera précédée par un assombrissement du ciel.
Viendra ensuite une aube véridique qui s’étend dans tout le ciel, vers toutes les directions et dont la luminosité augmente jusqu’à ce que l’aube soit très visible et que la blancheur apparaisse clairement dans le ciel.
La première aube n’interdit pas au jeûneur de manger et ne lui permet pas d’accomplir salât al-fajr.
La deuxième aube, qui est la vraie, interdit au jeûneur toutes les mouftirât (manger, boire, etc.) et lui annonce le début de l’horaire de salât al-fajr.
Quel est le statut juridique du jeûne de ramadhan ?
Le jeûne du mois de ramadhan est une obligation prescrite par Allah dans son Livre.
En effet Allah, soubhânah, dit, (S : 2/A : 183 à185) :
(Vous qui avez eu foi ! Le jeûne vous a été prescrit comme il a été prescrit pour ceux qui furent avant vous[2] afin que vous ayez la crainte. (183) Un nombre compté de jours[3]. Celui d’entre vous qui est malade ou qui voyage récupère un nombre égal d’autres jours[4]. Ceux qui supportent le jeûne[5] doivent donner une expiation égale à la nourriture d’un pauvre[6]. Celui qui donne davantage de son propre gré[7], cela est meilleur pour lui. Or, jeûner[8] est bien meilleur pour vous[9], si vous saviez. (184) Le mois de ramadhân où fut révélé le Coran en tant que guidance[10] pour les gens et des indications claires de guidance[11] et de discernement[12]. Celui d’entre vous qui assiste au mois doit le jeûner[13]. Celui par contre qui est malade ou qui voyage récupère un nombre égal d’autres jours[14]. Allah veut vous faciliter les choses[15] et ne veut point vous les rendre difficiles[16]. Afin que vous terminiez le nombre de jours[17], que vous vénériez[18] Allah pour vous avoir guidés[19] et que vous remerciez[20]. (185))
L’obligation d’accomplir le jeûne de ramadhân a été aussi prescrite par la Prophète [ﷺ] dans la Sounnah.
Aussi tous les musulmans sont unanimes sur l’obligation du jeûne de ramadhan et sur le fait qu’il soit l’un des piliers de l’islâm. Or, l’Islâm de quiconque ne peut se réaliser s’il n’accomplit pas les cinq piliers de l’Islâm : La chahâdah, la salât, la zakât, le siyâm et le hajj pour celui qui en a les moyens.
Allah est plus Savant.
Notes de l’auteur :
[1] Extrait traduits des fatâwah (avis juridiques) de cheikh Al-COuthaymîn (Que la miséricorde d’Allah soit sur lui).
[2] Les Gens du Livre. (At–Tabarî)
[3] Le mois de ramadhân (At–Tabarî). Des jours pas très nombreux, faciles à jeûner (As-Sacdî).
[4] En dehors de ceux du mois de ramadhân, lors desquels il a mangé lors de sa maladie ou lorsqu’il voyageait. (At–Tabarî)
[5] Ceux qui supportaient le jeûne lors de leur jeunesse puis vieillissent et ne peuvent plus jeûner mangent et donnent une fidya, ainsi que le malade qui n’espère plus la guérison (Al-Baghawî). Ainsi que la femme qui est enceinte et celle qui allaite (At–Tabarî).
[6] À l’époque du Prophète [ﷺ], on pouvait soit jeûner ramadhân soit manger et nourrir un pauvre pour chaque jour. Puis lorsque le verset n° 185 : (Celui d’entre vous qui assiste au mois doit le jeûner) fut révélé, il abrogea celui-ci. (Ibn Kathîr)
[7] Et nourrit un deuxième pauvre ou plus, chaque jour (Al-Baghawî). Ou qui jeûne et nourrit un pauvre (At–Tabarî).
[8] Le mois de ramadhân. (At–Tabarî)
[9] Que de manger et donner une fidya. (At–Tabarî)
[10] Qui guide les gens vers le chemin du haqq (la vérité) et de la droiture (At–Tabarî). Et les éloigne de l’égarement. (Al-Baghawî)
[11] Des indications claires montrant le licite, l’illicite, les limites d’Allah et Ses commandements. (Al-Baghawî)
[12] Qui distinguent le haqq (la vérité) du bâtil (le faux). (Al-Baghawî)
[13] S’il est résident (non voyageur). (At–Tabarî)
[14] Que celles du mois de ramadhân. (At–Tabarî)
[15] En vous autorisant à manger lors de la maladie et du voyage, car Il sait que cela vous sera pénible à accomplir. (At–Tabarî)
[16] En vous obligeant à jeûner dans ces conditions difficiles. (At–Tabarî)
[17] Lors desquels vous avez mangé. (At–Tabarî)
[18] « Toukabbiroû » signifie : vous dites : Allâhou Akbar (Allah est plus grand). (Ach-Chawkânî)
[19] Alors que les autres nations en furent éloignées et égarées, et vous, Il vous a privilégiés en vous guidant vers le jeûne de ramadhân. (At–Tabarî)
[20] Afin que vous remerciiez Allah pour vous avoir guidés et privilégiés ainsi que pour le fait de vous avoir facilité ce qu’Il aurait pu vous rendre difficile et pénible (At–Tabarî). Afin que vous soyez reconnaissants en obéissant à Allah ; en accomplissant Ses prescriptions et en vous éloignant de Ses interdits. (Ibn Kathîr)