Le soutien affiché d’Oustaz Modou Fall à Aïda Diallo a provoqué une onde de choc au sein de la communauté mouride. Non affilié à cette confrérie, l’animateur religieux est accusé de s’immiscer dans des affaires internes qui ne relèvent ni de son autorité ni de sa voie spirituelle. Une attitude jugée provocatrice et déstabilisante par de nombreux fidèles.

Depuis le décès de Cheikh Béthio Thioune, la communauté mouride s’est structurée autour d’une orientation claire donnée par le Khalife général, Serigne Mountakha Mbacké. Ce dernier a désigné Serigne Saliou Ndigël Thioune, fils aîné du défunt guide, comme celui à qui les talibés devaient désormais se référer pour perpétuer l’héritage spirituel. En parallèle, Aïda Diallo, veuve de Cheikh Béthio, s’est progressivement éloignée de la voie officielle, n’ayant plus participé au Magal à Touba depuis plusieurs années.

C’est dans ce contexte sensible que Oustaz Modou Fall, connu pour ses interventions médiatiques musclées, a exprimé publiquement son soutien à Aïda Diallo. Ce geste, perçu par beaucoup comme une provocation, est d’autant plus critiqué que l’intéressé n’est pas membre de la confrérie mouride. Il s’agit donc d’une ingérence qui interroge sur ses intentions réelles.

Une attitude perçue comme une provocation

De nombreux fidèles estiment que Modou Fall, en tant que non-mouride, n’a ni la légitimité ni la responsabilité d’intervenir dans des décisions relevant exclusivement de l’autorité du Khalife général. Sa prise de position en faveur d’une figure écartée par Touba apparaît comme une remise en cause indirecte de la hiérarchie mouride. Cette attitude alimente les soupçons de manipulation, certains allant jusqu’à évoquer des motivations d’ordre matériel ou personnel.

Des risques pour la cohésion de la communauté

En prenant position contre une orientation aussi fondamentale que celle du Khalife général, Oustaz Modou Fall contribue, selon plusieurs observateurs, à semer la confusion et à diviser les fidèles. Pour une confrérie aussi organisée et disciplinée que celle fondée par Serigne Touba, de telles interventions extérieures sont perçues comme des tentatives de déstabilisation. Elles pourraient, à terme, fragiliser l’unité que Serigne Mountakha s’efforce de préserver.

Un appel à la vigilance face aux influences extérieures

Les dignitaires mourides et les descendants de Serigne Touba sont appelés à la vigilance. Les amitiés et proximités apparentes avec Oustaz Modou Fall doivent être réévaluées à la lumière des valeurs fondamentales de la confrérie : loyauté, respect de l’autorité spirituelle, et refus de toute ingérence extérieure. Permettre à des voix extérieures de s’imposer dans le débat interne, c’est prendre le risque d’ouvrir une brèche dans une tradition bâtie sur la discipline et la dévotion.

En définitive, le comportement de Modou Fall rappelle que la parole religieuse, surtout lorsqu’elle est médiatisée, peut devenir un outil d’influence dangereux si elle n’est pas alignée avec les principes et la structure de la communauté concernée. Dans le cas présent, les Mourides, attachés à la vision de Serigne Touba, semblent peu enclins à tolérer ce qu’ils considèrent comme une tentative d’ingérence injustifiée.