Les propos de Guy Marius Sagna contre le Groupe Futurs Médias lors de la manifestation pour exiger la libération du journaliste Pape Ndiaye, n’agrée pas la Coordination des associations de la presse. Voici l’intégralité de la lettre que la Cap a adressée au député pour le rappeler à l’ordre..
« Honorable,
Votre présence à la manifestation organisée ce dimanche par le groupe privé de presse Walfadjiri pour exiger la Libération de Pape Ndiaye, mis aux arrêts depuis 16 jours, est saluée et appréciée.
Ce n’est du reste pas la première fois que vous vous préoccupez du sort d’un des nôtres. On avait noté la même disponibilité lors des différentes actions menées par la CAP pour la libération du journaliste Pape Alé Niang, il y a quelques semaines. Soyez-en remercié !
Cependant, il nous revient qu’après votre discours, un de nos camarades, membre de la Convention des Jeunes Reporters du Sénégal (CJRS) a été pris à partie par la foule du simple fait qu’il travaille à la Radio Rfm !
Répondant à votre invite de dire la vérité en toutes circonstances nous avons notés des amalgames dangereux que la CAP ne saurait laisser passer, au regard des conséquences fâcheuses que cela peut engendrer.
Nous n’avons pas compris votre attaque ciblant le groupe de presse GFM, paradoxalement au moment où vous vous battez pour la Liberté de Presse. Comment pouvez-vous comparer une affaire personnelle impliquant un employé d’un groupe de presse et une affaire de délits de presse supposée ? En quoi les activités privées d’une personne fut elle journaliste, peuvent-elles être imputées au groupe de presse qui l’emploie ? Était-il (le journaliste que vous citez) en mission pour le groupe GFM pour que vous puissiez faire le parallèle avec l’affaire Pape Ndiaye de Walfadjri ?
Il s’agit Monsieur Guy Marius Sagna d’amalgames que nous ne saurions laisser passer d’autant que le groupe de presse privé que vous ciblez a déjà été victime d’attaques violentes de la part de militants politiques, et que des équipes de ce même groupe ont été violentées lors de couverture de manifestations politiques organisées par l’opposition ou la société civile ».
Nous considérons donc que faire un parallèle entre journalistes de groupes différents et en tirer la conclusion que travailler pour l’un offre un paravent judiciaire, alors que travailler pour l’autre exposé à une insécurité juridique, ne rend pas service à notre lutte qui est de faire en sorte que le Sénégal continue de disposer de journalistes libres et indépendants qui ne s’allient avec aucun camp politique. Nous avons besoin d’unité autour de nos valeurs communes et non de facteurs erronés de division.
Certainement que du haut de la tribune vous avez voulu être pédagogue au point de discourir en langue locale et servir une explication simplifiée mais vos exemples ne rendent pas compte de la vérité et peuvent avoir des conséquences fâcheuses que vous ne souhaitez certainement pas.
La CAP vous invite à rectifier votre message et à éviter d’entretenir ce genre d’amalgames, vous qui êtes un représentant du peuple, de tout le peuple dans sa diversité, y compris celle éditoriale que chaque organe de presse est libre de se choisir. Qu’importe les opinions et les ressentis des uns et des autres, la seule constante pour tout groupe de presse est liée à sa mission qui est de proposer et d’offrir aux sénégalais, dans leur ensemble, des informations vérifiées et plurielles.