La Chambre criminelle de Dakar a rendu son verdict ce vendredi 19 décembre dans l’affaire de terrorisme impliquant le guide religieux Cheikh Alassane Sène et son coaccusé Salif Hamady Ba. À l’issue du délibéré, Cheikh Alassane Sène a été acquitté purement et simplement de l’ensemble des accusations portées contre lui.

Le tribunal a estimé que les charges retenues à son encontre n’étaient pas suffisamment établies, mettant ainsi fin à une longue procédure judiciaire qui aura duré près de dix ans. Cette décision vient confirmer les doutes exprimés lors des débats sur son implication réelle dans les faits reprochés.

En revanche, le sort de son coaccusé est différent. Jugé par contumace, Salif Hamady Ba a été reconnu coupable de menaces de mort. Il a été condamné à une peine de trois ans de prison ferme, assortie d’une amende de 200 000 francs CFA.

Les faits remontent à 2015, année au cours de laquelle les deux hommes avaient été arrêtés après l’envoi d’un message jugé menaçant à l’endroit des autorités sénégalaises. Ils étaient poursuivis pour association de malfaiteurs, menaces de mort et actes de terrorisme par intimidation. Après treize mois de détention préventive, ils avaient bénéficié d’une liberté provisoire dans l’attente de leur jugement.

Lors de l’audience du 21 novembre dernier, seul Cheikh Alassane Sène avait comparu devant la cour. Au cours des débats, le Procureur de la République avait lui-même émis de fortes réserves sur la responsabilité du guide religieux, allant jusqu’à solliciter son acquittement.

Concernant Salif Hamady Ba, bien que sa défense ait plaidé pour une requalification des faits, le ministère public avait requis une lourde peine de dix ans de réclusion criminelle. Le tribunal a finalement retenu une qualification moins grave.

Avec cet acquittement, Cheikh Alassane Sène voit son nom définitivement blanchi dans ce dossier judiciaire aux lourdes conséquences humaines et médiatiques.