Si le Conseil constitutionnel a rendu sa décision au sujet de l’abrogation du décret du chef de l’Etat et de la loi actant le report du scrutin du 25 février 2024, le débat ne s’est pas pour autant estompé. Loin s’en faut ! « Une rude bataille juridique semble s’installer, au regard des observations faites par le Front démocratique pour une élection inclusive (FDPEI).
A en croire ce nouveau front composé du Parti démocratique sénégalais (PDS) et de certains spoliés, « le Conseil constitutionnel en actant très clairement le report de l’élection du 25 Février, acte en même temps la reprise intégrale du processus électoral ».
D’après le journal « Point Actu », une façon de dire que le scrutin ne pourra se tenir avant le 2 avril, date de la fin du mandat du chef de l’Etat, Macky Sall. Les candidats à la présidentielle de 2024, regroupés dans le Front démocratique pour une élection inclusive, comme tous les Républicains et Démocrates de notre pays, prennent acte de la Décision du Conseil constitutionnel du 15 février 2024.
Dans un communiqué rendu public hier, le FDPEI considère que dans la décision du Conseil constitutionnel, il y a l’annulation du décret convoquant le corps électoral, le caractère contraire à la constitution de la loi portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la Constitution adoptée par l’Assemblée nationale et autorisant le report de la présidentielle au 15 décembre 2024 et le constat de l’impossibilité d’organiser l’élection présidentielle à la date initialement prévue, c’est-à-dire le 25 février 2024.
Et pour cette nouvelle structure portée par les libéraux du PDS, « cette reprise intégrale du processus, en termes clairs, postule que toutes les décisions prises concernant l’élection présidentielle du 25 février 2024, sont caduques.
Ainsi, les candidats spoliés, les candidats validés, tout comme le candidat injustement écarté pour prétendue binationalité, sont aujourd’hui tous logés à la même enseigne ». Le (FDPEI), « le Conseil constitutionnel qui ne communique pas ses avis et décisions par des formules ambigües, n’a nulle part ordonné à l’Exécutif d’organiser l’élection présidentielle avant le 2 avril ». C’est pourquoi, Me Abdoulaye Tine, a déclaré que « si le 2 avril, le président élu n’est pas installé, il y a vide du pouvoir, une situation non prévue par la constitution ».
Pour Me Tine, il est impératif que le président de la République convoque le corps électoral, « dans les plus brefs délais ». Autrement, nous seront dans un chaos politico-institutionnel, dont la constitution n’a pas prévu le règlement. La constitution n’a pas, en effet, prévu le cas du vide du pouvoir. En tout cas, le report de la Présidentielle n’est pas une première. En 1967, le président Senghor avait fait reporter le scrutin, pour le tenir en 1968.
En dépit de la fin de son mandat, il est resté au pouvoir. Macky Sall fera-t-il, comme Senghor ? La question reste entière, sauf si d’ici là, la décision de tenir le scrutin est actée, au grand dam du FDPEI, qui appelle « les autorités compétentes explicitement mentionnées dans la Décision du Conseil constitutionnel, le président de la République en tête, à aller sans délai à la « Concertation nationale » suivie d’une élection présidentielle apaisée, démocratique, transparente et inclusive… « dans les meilleurs délais » !