Le leader de la République des Valeurs, Thierno Alassane Sall (TAS), n’a pas mâché ses mots après l’élection du président sierra-léonais Julius Maada Bio à la tête de la CEDEAO, écartant ainsi Bassirou Diomaye Faye, un temps pressenti pour le poste. Pour TAS, il s’agit ni plus ni moins du « pire camouflet diplomatique de l’histoire du Sénégal ».
Dans une sortie au vitriol, l’ancien ministre s’interroge sur la cohérence de la démarche du chef de l’État sénégalais :
« Quelle idée, pour un président antisystème, de vouloir prendre les rênes d’un consortium régional qui incarne justement le Système ? », s’indigne-t-il.
Une candidature jugée incohérente
Thierno Alassane Sall pointe ce qu’il considère comme un manque de clairvoyance stratégique de la part du chef de l’État :
« Penser que la CEDEAO confierait sa présidence à un dirigeant dont l’autorité est fragilisée jusque dans son propre camp – à commencer par son Premier ministre – relève d’une erreur de jugement majeure. »
Il évoque également le rôle néfaste de certaines déclarations de députés sénégalais à la CEDEAO, qui selon lui, ont résonné comme un écho aux positions hostiles de l’AES (Alliance des États du Sahel) à l’égard de l’organisation ouest-africaine.
Un tacle adressé à Sonko en Chine
L’ancien ministre n’a pas épargné le Premier ministre Ousmane Sonko, actuellement en visite officielle en Chine.
« Il nous reste des lots de consolation : des clichés du PM aux côtés d’officiels de second rang à Pékin, pendant que se joue à Abuja la débâcle diplomatique du siècle. »
Pour Thierno Alassane Sall, cette situation illustre les limites d’un populisme confronté à la réalité diplomatique :
« L’offensive désordonnée de deux chefs de l’exécutif, tous deux absents du territoire, n’y changera rien : nous sommes devenus un pays dévalué. »
Cette sortie très critique intervient dans un contexte diplomatique tendu et révèle les lignes de fracture politique sur la place du Sénégal dans la sous-région ouest-africaine.