Les cartes se dessinent pour la présidentielle. Le Président Macky Sall et ses alliés veulent par tous les moyens faire partie de la course pour 2024. Mais ce sera sans compter sur une opposition prête à tout pour le disqualifier. Dans la perspective où le chef de l’Etat serait de cette élection décisive, il fera face à son pire adversaire, Ousmane Sonko. Le leader du parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) monte en puissance à treize mois de la date fatidique. Ousmane Sonko est devant le seuil du Palais…

sonkoToutes les personnes qui veulent exclure Ousmane Sonko de la présidentielle doivent déjà commencer à préparer la bataille. Si on en croit le maire de Ziguinchor, il sera de la course pour 2024 par A ou par B. « Actuellement le régime a monté 5 dossiers contre moi. Tout ce qu’il veut, c’est obtenir que je sois condamné à 3 mois assorti du sursis. Mais ce qui s’est passé avec Karim Wade ou Khalifa Sall n’arrivera pas avec moi car aucun Procureur, aucun juge d’instruction, aucun juge de siège ne peut m’empêcher d’être candidat en 2024 », a prévenu Sonko.

Pour arriver à réaliser son rêve, à savoir être le cinquième président de la République, Sonko s’est constitué un butin de guerre de plus de 300 millions grâce à leur levée de fonds de ce week-end. Pourtant, Pastef c’était fixé comme objectif 250 millions. Mais la volonté des Patriotes de déloger Macky Sall les a poussés à réunir un quart de milliard. Avec cet argent, le bourreau présumé de Adji Sarr est sûr d’avoir les fonds nécessaires pour battre campagne dans les régions les plus éloignées.

La levée de fonds de Pastef doit servir de leçon à Benno Bokk Yakaar. Contrairement aux leaders de la mouvance présidentielle, ces Patriotes n’ont pas les milliards des « Mackysards ». Ce qui ne les a pas empêchés de réunir un puissant butin de guerre à leur candidat et leader. Pendant ce temps, c’est le chaos total au cœur du régime. Le troisième mandat est en train de tuer cette puissante machine politique. Des partis commencent à tourner le dos au chef de Etat.

Les puissants ministres et DG sont incapables de vendre leurs cartes sur toute l’étendue du territoire. Les querelles internes continuent de plomber l’atmosphère chez Macky Sall. Les débatteurs de Benno, envoyés sur les plateaux télés, sont incapables de défendre le troisième mandat. Le plus souvent ils se font laminer par leurs co-débatteurs de l’opposition. Ce qui n’augure rien de bon pour le locataire du Palais. Rien qu’à Louga c’était déjà « Macky on ne t’aime plus ».

«Le malheur des uns, fait le bonheur des autres», dit-on. Au moment où le bateau de Macky coule, Sonko se refait une santé politique. Le leader de Pastef possède une chose que le Président peine à avoir. Les Patriotes sont des fanatiques de leur leader. Et le chef de l’État a beau sortir des milliards mais il n’arrive pas à avoir d’alliés loyaux. Un grand désavantage à quelques mois de la présidentielle. Sonko est sur les marches du Palais, et le locataire des lieux n’a pas les ressources politiques nécessaires pour freiner l’avancée de son adversaire.

Mais le maire de Ziguinchor n’a pas intérêt à vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Ousmane Sonko peut perdre son empire en une fraction de seconde. Contrairement à ce qu’il pense, les procédures judiciaires engagées contre lui peuvent mettre une croix à ses ambitions présidentielles. S’il est condamné dans l’affaire de la plainte de Mame Mbaye Niang, il peut dire adieu au fauteuil de Macky. Et le ministre du Tourisme va tout faire pour éliminer la menace qui plane sur la tête de son boss. Reste à savoir si le maire de Ziguinchor, adepte des appels à l’insurrection, va se laisser faire.

Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru